RED HOT CHILI PEPPERS – I’m With You
Quoi qu’on en dise, et malgré des prestations live en général peu convaincantes, la sortie d’un nouvel album des Red Hot Chili Peppers constitue toujours un événement. Cinq ans après l’ambitieux « Stadium Arcadium », les Californiens reviennent avec une dixième plaque. Dans l’intervalle, le guitariste John Frusciante a pour la seconde fois quitté le navire afin de se concentrer sur une carrière solo qu’il menait déjà en parallèle. C’est son ami Josh Klinghoffer qui a désormais pris sa place en rejoignant le line-up officiel. Ce dernier n’a pas été catapulté par hasard sur le devant de la scène puisqu’il avait déjà participé à la dernière tournée, mais un peu plus en retrait. Un changement majeur qui s’apparente à un nouveau départ pour un groupe qui, mine de rien, approche tout doucement de son trentième anniversaire.
Au rayon production, en revanche, rien n’a changé sous le soleil puisqu’ils ont de nouveau fait confiance à leur producteur fétiche, Rick Rubin, qui s’occupe systématiquement de leur son depuis le classique « Blood Sugar Sex Magik » (1991). Cette fois, six mois ont été nécessaires à la mise en boîte des quatorze titres retenus pour figurer sur ce nouvel album baptisé « I’m With You ». Le titre avant-coureur, « The Adventures Of Rain Dance Maggie », n’annonçant pas un changement radical de style, il était donc nécessaire de pousser l’analyse des nouvelles compositions un rien plus loin.
En tout cas, « Monarchy Of Roses » et « Factory Of Faith », les deux titres d’intro (et sans doute futurs singles), nous montrent un groupe en pleine forme, que l’on dirait boosté par une nouvelle dynamique. À la voix caractéristique d’Anthony Kiedis et la basse groovante presque disco de Flea (on va y revenir) répondent la patte rythmique du batteur Chad Smith ainsi que la gratte du nouveau venu, plus subtile que celle de son prédécesseur. On pourrait également y ajouter « Goodbye Hooray » (pour ses parties nerveuses) et « Even You Brutus? » (pour sa construction rythmique), deux autres réussites.
Au fur et à mesure des albums, ils se sont assagis en laissant peu à peu de côté leur style original, fusion déclinée de funk, de rock et de rap pour mettre au point un son plus mainstream ou en tout cas plus propre. C’est ce côté moins rebelle qui nous laisse sur notre faim. Ainsi, « Brendan’s Death Song » ou « Happiness Loves Company » n’apportent rien à la stature du groupe. En revanche, certaines influences subtilement disco (« Look Around », « Ethiopia ») ont le mérite d’explorer une direction moins évidente, avantageusement mise en avant par la basse omniprésente dont on parle plus haut. Pointons encore « Did I Let You Know », sans doute la composition la plus proche de leurs racines du temps (révolu) où ils collaboraient avec George Clinton (les cuivres n’y sont pas pour rien) ou « Meet Me At The Corner » aux lointains relents jazzy. Fidèles à leurs habitudes, les Red Hot Chili Peppers délivrent un album généreux dans la durée mais dont le contenu devrait surtout ravir les fans qui les ont découverts sur le tard. Les fidèles de la première ou de la deuxième heure crieront sans doute au scandale. Ce n’est pas la première fois…
Pays: US
Warner 9362-49564-8
Sortie: 2011/08/26

Un Red Hot de très bonne facture, bien sûr plus funk que métal, mais bien écrit , bien joué, bien chanté. On atteint pas le niveau de « Blood Sugar Sex Magic », mais après autant d’années de bons et loyaux services, le groupe a toujours la pêche !!!