RONES – Rones

Avec des groupes comme Goose et les Subs notamment, le nord du pays vit pour le moment un revival electro rock assez intéressant. Ces artistes proposent en effet des sonorités orientées dancefloor mais exécutées en live au moyen d’instruments tout ce qu’il y a de plus rock. Il s’agit désormais de la nouvelle direction empruntée par Rones, un sextet originaire de Beringen dont le premier album sorti en 2008 (« Sinner Songs ») proposait des influences nettement plus nerveuses que celles qui jalonnent « Rones », un surprenant deuxième opus. Un teasing de cette nouvelle orientation s’était déjà fait entendre via un EP (« Dancer ») paru au printemps dernier, composé exclusivement de versions remixées de titres que l’on peut enfin découvrir dans leur version originale.

En principe, cette nouvelle plaque aurait dû être officiellement présentée le 18 août dernier à 18h35 sous la tente Wablief?! du Pukkelpop. À ce moment précis, les éléments étaient en train de se déchaîner et de ravager la plaine de Kiewit, empêchant le groupe de célébrer cet événement comme il se devait. Et, à l’écoute de « Walk » (genre Nine Inch Nails dansant) ou du très bon « Awesome Night » (largement inspiré du son de New Order), on se retrouve catapulté dans une atmosphère qui aurait certainement donné à merveille ce jour-là. Basé autant sur des loops de synthés que sur des riffs de guitares entêtants (le single « She’s A Dancer »), il est difficile de rester indifférent à l’écoute de ces compositions parfaitement maîtrisées. Surtout qu’une voix assurée dont l’intonation fait par moments penser à David Bowie vient cimenter le tout d’un naturel presque déconcertant.

S’il fallait toutefois reprocher quelque chose à Rones, c’est peut-être le fait de se disperser un peu trop facilement. On pense ainsi tour à tour à Muse circa 2006 (« Bribe »), aux Klaxons (« Leonard/Leopard ») ou à Editors (l’excellent « Slip Down », l’intelligemment construit « Break »), voire à Customs dont ils partagent un collaborateur en la personne d’Ace Zec (« Leftover » aux cuivres surprenants, « FMWF »). Mais ce qui fonctionne le mieux reste intimement lié à leurs racines plus rock. Écoutez donc « Mind Eraser » ou « Aside From The City » qui marient subtilement deux mondes de moins en moins extrêmes. On ne sera pas surpris si, grâce à cet album éponyme, Rones suit le chemin de la reconnaissance internationale au même titre que les illustres prédécesseurs mentionnés au début de cet article…

Pays: BE
MTC Records MTC 1992100
Sortie: 2011/08/27