NELSON, Bill – Northern dream
Pour ceux qui ne connaissent pas Bill Nelson, un petit rappel s’impose car l’homme gagne vraiment à être découvert ou redécouvert. Après tout, n’a-t-il pas fait partie des géniaux Be-Bop Deluxe ? C’est une raison pour ne pas le perdre de vue.
Bill Nelson est né à Wakefield, dans le West Yorkshire, le 18 décembre 1948. Passionné très tôt par la poésie et notamment par Jean Cocteau, Bill Nelson se met aussi à la musique en recopiant des plans de Duane Eddy à la guitare. Il démarre une carrière professionnelle au début des années 70 en participant à l’enregistrement d’albums comme « A-Austr », un projet expérimental de 1970, et « Astral navigations », un autre projet assez obscur de 1971. On est ici dans le folk psychédélique anglais, une tendance qui est confirmée par le premier album solo de Bill Nelson, « Northern dream », sur lequel nous reviendrons.
En 1972, Bill Nelson fonde le groupe Be-Bop Deluxe et bascule son style dans un rock arty, glam et progressif, imbibé de science-fiction et d’une forte influence David Bowie. Ce groupe va produire les albums « Axe victim » (1974), « Futurama » (1975), « Sunburst finish » (1976), « Modern music » (1977) et « Drastic plastic » (1978), tous excellents et recommandés. Lorsque l’aventure Be-Bop Deluxe se termine en 1980, Bill Nelson entame une carrière solo dès 1981 et sortira la bagatelle de 65 albums tout au long de son énorme carrière qui est loin d’être terminée. Ceux qui ont des rayonnages d’armoire vides peuvent les remplir avec les disques de Bill Nelson, à condition d’aimer la pop synthétique un peu new wave et ambiante.
Mais revenons à ce tout premier album de Bill Nelson de 1971. Le jeune homme commet ici une œuvre convaincante, principalement hantée par le folk, un peu dans la veine suivie à l’époque par Tyrannosaurus Rex (le futur T. Rex de Marc Bolan). Le disque contient de belles chansons bien composées et parfois des titres un peu plus inhabituels traités avec des effets psychédéliques (guitares jouées à l’envers…). La voix gracile de Bill Nelson oscille entre Marc Bolan et Syd Barrett. De belles chansons gracieuses occupent le créneau folk (« Rejoice ») mais Bill Nelson explore aussi le psychédélisme électrifié (« Everyone’s hero ») et le blues râpeux (« Bloo blooz ») et termine en apothéose avec le long « Smiles » qui intègre à peu près tous les genres visités dans cet album. Ce disque vaut le détour et montre les talents prometteurs de Bill Nelson à l’aube de sa longue carrière.
Pays: GB
Esoteric Recordings COCD 1001
Sortie: 2011/04/25 (réédition, original 1971)