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CAPPS, Grayson – Lost cause minstrels

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Grayson Capps est un musicien qui connaît bien le Sud des États-Unis. Il y est né, il y a vécu, il y a souffert. Ce beau blond vient de l’Alabama et a vu son enfance bercée par les chansons d’Hank Williams et de Woodie Guthrie que son père chantait avec ses copains les soirs de cuite. La musique s’impose dès lors comme une évidence pour le jeune Grayson Capps qui part vivre une vie de bohême dans les faubourgs de la Nouvelle-Orléans, squattant des quartiers en démolition avec ses copains et jouant dans les rues pour gagner l’argent nécessaire pour continuer à faire de la musique.

Les choses évoluent pour Grayson Capps qui forme deux groupes en même temps, The House Levelers et Stavin’ Chain. Ces formations ont l’occasion d’ouvrir pour des shows de Keith Richards, The Replacements et Crowded House. Lorsque les deux groupes de Grayson Capps se séparent, celui-ci entame une carrière solo qui démarre avec la sortie de son premier album « If you knew My mind » en 2005, qu’il réalise dans ses nouveaux quartiers du Tennessee après l’ouragan Katrina. Dès lors, les albums s’enchaînent à une cadence soutenue : « Wail & ride » (2006), « Stavin’ chain » (2007), « Songbones » (2007), « Rott ‘n’ roll » (2008, réalisé avec son backing band The Stumpknockers) et ce tout dernier « Lost cause minstrels », qui est également le nom de son nouveau backing band. Ce groupe est composé de John Milham (batterie), Corky Hughes (guitare), Christian Grizzard (basse) et Chris Spies (claviers).

Dans ce nouvel album, Grayson Capps, qui au passage n’a rien d’un vieux bluesman chenu et ventripotent mais au contraire ressemble à Zakk Wylde avec sa crinière blonde et sa barbe fournie, additionne tous les bons chaînons de la chaîne de la musique américaine du Sud des States. Country détendue (« Highway 42 »), blues chaloupé (« John the dagger »), gospel recueilli (« Yes you are »), jazz carnavalesque (« Ol’ Slac »), complainte nostalgique (« Paris, France »), heavy rock (« No definitions ») ou ballade déchirée (« Rock ‘n’ roll ») : Grayson Capps apporte ici sa pierre à l’édifice, avec des éléments qui ne sortent pas des sentiers battus mais qui brillent par leur impeccable interprétation. Il paie aussi son tribut aux anciens avec deux reprises : le « Annie’s lover » de Taj Mahal et un « Jane’s Alley blues » écrit par Rabbit Brown, un obscur auteur folk redécouvert sur la compilation « Anthology of American folk music » d’Harry Smith.

Avec ce bel album, Grayson Capps devrait continuer à étendre son influence et prendre un peu plus pied en Europe (où il avait déjà rempli à ras bord le Paradisio d’Amsterdam).

Pays: US
Royal Potato Family
Sortie: 2011/06/27

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