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MONKEY JUNK – To behold

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Monkey Junk est un groupe de blues rock d’Ottawa au Canada, qui cumule deux avantages : expérience et talent, ce qui est incontestablement mieux que l’inexpérience et la nullité, il y a des statistiques là-dessus. Question expérience, on a affaire ici à de vieux briscards qui additionnent à eux trois cinq décennies de carrière. Steve Marriner (chant, harmonica, guitare) a longtemps joué avec Harry Manx et Sue Foley, tout en accumulant des centaines d’heures de studio, en particulier avec David Gogo. Tony Diteodoro (guitares) a empilé huit albums au cours du temps avec son propre groupe. On l’a aussi vu aux côtés de Buddy Guy et Bernard Allison, ainsi qu’en Bosnie dans les années 90, où il a joué pour détendre les forces armées canadiennes. Matt Sobb (batterie) était quant à lui chez le bluesman aveugle Jeff Healey ou chez Kim Wilson et David Gogo. C’est le plus jeune de la bande mais son jeu de batterie est celui des grands.

Question talent, Monkey Junk a engrangé presque autant de récompenses qu’un maréchal soviétique. Steve Marriner possède le Maple Blues Award du meilleur harmoniciste pour 2009. Le groupe a terminé troisième de l’International Blues Challenge à Memphis (Tennessee), toujours en 2009. Il a raflé cinq Maple Blues Awards en 2010, plus trois autres en 2011. Monkey Junk tourne également comme un damné : six mois de concerts par an, incluant quelques incursions en Europe (au Festival Blues-sur-Seine de Mantes-la-Jolie en France, notamment).

Et bien entendu, ces petits cadors du blues, qui ont uni leurs forces par désir de jouer et ont immédiatement réussi à construire une osmose musicale entre eux, ont démontré tout ce potentiel sur leur excellent premier album « Tiger in your tank » en 2009, suivi de ce non moins excellent « To behold », qui sort ces temps-ci sur le label Dixiefrog. Au programme, du blues vivace et détendu, qui fait honneur aux ancêtres Willie Dixon ou Son House. À part une reprise de Hank Williams Sr., toutes les compositions sont signées du trio, qui se distingue sur des titres comme « Mother’s crying » et son harmonica ravageur, un « You’re gonna change (or I’m gonna leave) » englué dans les boues du Mississippi, un « Right now » funky et un « Let her down » tout en douceur, auxquels on ajoute un « While you are mine » nonchalant taillé pour la route et un « The Marrinator » qui pète le feu en final.

On reste ici dans une verve assez traditionnelle, mais l’interprétation du blues par Monkey Junk est définitivement convaincante.

Pays: CA
Dixiefrog DFGCD 8707
Sortie: 2011/06/21

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