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HOLEHOUSE, Tim – Grit

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Voici un personnage intéressant, peu commun. Tim Holehouse vient d’Angleterre, de Portsmouth plus exactement, mais il est actuellement un habitant de la Terre car il vit là où il est en tournée, c’est-à-dire un peu partout. Il a aussi joué dans toutes sortes de groupes, tous plus underground les uns que les autres : le progressif Shima, le hardcore Soon The Darkness, le sludge Among The Missing. Il s’enorgueillit même d’avoir créé le groupe de black metal le plus lent du monde avec Naked Shit.

Un autre record, Tim Holehouse le tient avec l’album le moins cher à produire, en l’occurrence son premier album solo « Found dead on the shoreline », sorti en 2006 pour la modique somme de 30 livres sterling. Holehouse a dépensé cet argent uniquement pour l’enregistrement de la batterie, tout le reste ayant été fait maison. Cette expérience solo est venue à la suite de problèmes de cordes vocales qui ont laissé Tim Holehouse avec une grosse voix éraillée et rugueuse, parfaite pour jouer du blues ou des trucs dans ce genre-là.

Du folk, par exemple. Mais là, c’est un travail pour Timothy C. Holehouse, le double de Tim Holehouse, magnifique schizophrène devant l’Éternel. La séparation des deux personnalités est telle que le site Internet de Tim Holehouse sépare très distinctement les dates de tournées et les albums de Timothy C. Holehouse et ceux de Tim Holehouse. C’est cependant à ce dernier que l’on s’intéresse avec ce troisième album du personnage, un « Grit » qui succède à « From the dawn chorus » (2009), qui sort sur le petit label Dead Pilot et qui devrait faire un carton chez les 27 personnes qui vont l’acheter.

En une bonne demi-heure, Tim Holehouse nous montre la palette de tous ses talents, entre blues rock effréné (« Blood to spill », « The prisoner »), ballade folk décharnée (« Creeping death »), blues dénudé (« The devil went back down to Georgia »), grunge douillet (« Into Mexico ») ou complainte rugueuse (« Long road to nowhere »). La voix n’est pas sans rappeler Tom Waits ou Captain Beefheart, le talent aussi. Inclassable, décalé, hors du temps, libre : tels sont les adjectifs qui viennent à l’esprit pour appréhender le personnage attachant et habité qu’est Tim Holehouse. Ce baladin électrique mérite plus qu’une écoute car son univers est attachant. À ranger au rayon des doux dingues indispensables, genre Son Of Dave ou Seasick Steve.

Pays: GB
Dead Pilot Records
Sortie: 2011/06/06

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