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GRANT MOFF TARKIN – Stormy weather blues

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Grant Moff Tarkin est un groupe belge qui vient de Flandre et qui vient d’élaborer son troisième album, après « Quanah’s hunting day » en 2008 et « Long lost son » en 2009, précédés par le EP « Age old moods » de 2005. Julax Johnson (chant), Bert Denayer (basse), Hud Rawk (guitare), Damien Vanderhasselt (batterie) jouent ensemble depuis 2001 et ont désormais une maturité musicale certaine, si l’on en juge par ce « Stormy weather blues » intéressant à plus d’un titre.

Les influences de Grant Moff Tarkin sont diverses, mais le grunge tient le haut du panier, avec ensuite le folk rock et un peu de psychédélisme. Sur scène, le groupe reprend du Chuck Berry, les Clash, Hank Williams ou Jefferson Airplane, ce qui en dit long sur leur palette musicale. Alors que son précédent album lorgnait plutôt vers le folk, ce nouveau « Stormy weather blues » est résolument plus électrique, fait d’un rock lourd mid-tempo bien ficelé et habité par la voix gracieuse de la chanteuse Julax Johnson.

Cet album est présenté comme plus sombre que le précédent, avec des textes parlant de la noirceur du monde. On y trouve deux styles dominants, de l’électricité puissante d’une part et des chansons plus douces, mélancoliques d’autre part. De la tristesse, il en est également question dans la pochette, réalisée par K-Man et évocatrice des pochettes affectionnées par les groupes de doom metal, un genre qui n’a pas l’habitude de faire dans le cotillon et le serpentin.

Le disque fait montre d’une belle unité, alternant du rock massif (« On shaky grounds we stand », « Boys named bastard », « Miss you still », « Out of sounds », « Now that he came back », le dramatique « Play it to the end ») et pièces acoustiques bucoliques (« Crack some jokes », le beau « Cotton clown »). « Out of sounds » est sans doute un des meilleurs titres de l’album, électrifié et pesant, lézardé de solos de guitares acides et nerveux. Mais il est détrôné par la pièce maîtresse absolue, un « Stormy weather blues » de dix minutes dévorant les ampères, lourd et englué, menaçant, qui alterne les phases calmes et les phases de déchaînement toujours maîtrisé par une section rythmique impeccable. La guitare, qui prend un interminable solo en seconde partie de morceau, propulse l’auditeur dans une invraisemblable remontée d’un fleuve exotique tandis que la chanteuse monte de plus en plus en incantations répétées. Excellent. Le dépressif « Dollar » (Johnny Cash rencontre Neil Young) termine ce disque à prendre très au sérieux, en provenance d’un groupe qui aura sans doute d’autres choses à dire à l’avenir.

Pays: BE
Auto-production
Sortie: 2011/02/21

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