REDZEN (The) – Void
RedZen, un projet qui a pris sa source dès 2009, est né dans l’esprit de Roberto Leoni, d’Ettore Salati et de Marco Schembri. Notons au passage que les trois membres fondateurs du combo, étaient précédemment au sein du groupe The Watch qui fait aujourd’hui tant parler de lui ! Cette première constatation n’est bien sûr par dénuée d’intérêt, car l’expérience de ces musiciens n’est plus à prouver ! D’ailleurs, l’Italie est devenue par la force des choses une importante réserve de talents.
Au départ, le trio souhaitait participer à des jam-sessions au cours desquelles, il pourrait établir l’ébauche d’une musique située aux frontières de la fusion et du progressif et ce, dans une version purement instrumentale. Dans un premier temps, le claviériste virtuose Angelo Racz rejoignit le reste de l’équipe. Le but premier était de pouvoir jouer pour le plaisir, c’est dans un second temps que l’envie de composer a réellement germé dans l’esprit des musiciens. Par la suite, Marco ayant souhaité quitter le groupe, c’est donc le bassiste Nicola Della Pepa qui permit de finaliser le line-up de RedZen. C’est donc en quelque sorte un super-groupe Made in Italy qui vit le jour.
RedZen nous offre donc après un très long travail de composition et de mixage, une galette comprenant 8 instrumentaux et un morceau où Joe Sal est venu habiller grâce à sa voix une seconde version du titre « Alexa In The Cage ». Il en résulte près de 54 minutes de pur bonheur pour tout amateur de fusion, de rock progressif ou de jazz-rock. En plus des instruments classiques du rock, on pourra également apprécier le son du sitar, du piano ou de mellotron. Tous les instruments sont ici parfaitement mis en valeur, chaque musicien ayant un réel potentiel.
Une autre constatation s’impose, les morceaux qui composent cet opus ne sont pas sans rappeler certains groupes des seventies. Ceux-ci privilégiaient souvent le principe de l’improvisation, et ce, aussi bien en studio que sur scène. D’ailleurs, il serait vraiment intéressant de pouvoir écouter de telles compositions lors d’une prestation scénique. Je suis certain que ces talentueux musiciens pourraient habilement étirer et sublimer chaque composition en laissant libre cours à leur imagination.
Finalement, on pourrait considérer cette réalisation comme une parfaite symbiose entre l’école progressive italienne, qui privilégie la mélodie, et l’école suédoise qui privilégie, quant à elle, la technique et la complexité de l’instrumentation. Il en résulte donc une musique à la croisée des chemins entre un Flower Kings ou un Karmakanic et un Mangala Valis. « Alexa In The Cage », version chantée, se rapprochera plutôt d’un Pain Of Salvation.
Cet opus est une magnifique réussite. Imaginons maintenant que les compositions de celui-ci se complémentent d’une ou de plusieurs voix masculines ou même féminines, le résultat déjà excellent en serait transcendé ! À ce stade-là, « Void » nous offrirait assurément un des albums de l’année. L’objet, tel qu’il nous est présenté dans sa version instrumentale, sera à coup sûr « le CD de chevet » d’un grand nombre d’amateurs. Un dernier souhait sera de pouvoir un jour voir sur les planches ce combo « hors normes ». Pourquoi pas au 66 de Verviers !
Pays: IT
Ma.Ra.Cash Records
Sortie: 2011/01/24