CD/DVDChroniques

FAITHFULL, Marianne – Horses and high heels

Notre évaluation
L'évaluation des lecteurs
[Total: 0 Moyenne: 0]

Quelle vie fascinante que celle de Marianne Faithfull. Fille d’un officier de l’armée britannique, par ailleurs professeur de psychologie, et d’une aristocrate autrichienne issue de la dynastie des Habsbourg et également petite nièce de Leopold von Sacher-Masoch (qui a donné son nom au masochisme), Marianne Faithfull avait pour devenir une grande bourgeoise, professeur de ceci ou de cela et à des années-lumière du rock ‘n’ roll. C’est pourtant vers le rock ‘n’ roll qu’elle se tourne dans ces vibrantes années soixante anglaises. Âgée de 18 ans en 1964, Marianne fréquente les petits clubs folk avant de se faire remarquer par Andrew Loog Oldham, l’inventif manager des Rolling Stones. Commence alors la relation étroite entre Marianne Faithfull et les Stones, avec Mick Jagger lui écrivant des chansons (son premier succès « As tears go by ») et entretenant avec elle une idylle qui durera jusqu’en 1970. C’est pourtant un certain John Dunbar qu’elle épouse en 1965, mais c’est Mick Jagger qui raflera la mise, emportant Marianne dans une vie complètement sex, drugs and rock ‘n’ roll. Marianne Faithfull, dépendante à la cocaïne, devient une des égéries des Stones. C’est elle qui inspire à Mick Jagger la chanson « Sympathy for the devil » et elle écrit le célèbre « Sister Morphine » qui figure sur l’album « Sticky fingers » de 1971.

Après sa séparation d’avec Mick Jagger, Marianne Faithfull vit l’enfer de la drogue durant les années 70. Malade, elle émerge peu à peu des bas-fonds de la drogue et se remet en selle pour sortir son plus fameux album, « Broken English », en 1979. La drogue est toujours présente et il faudra attendre la moitié des années 80 et plusieurs séjours en cliniques de réhabilitation pour voir revenir une Marianne Faithfull métamorphosée, enfin devenue adulte. Ses années de galère lui ont d’ailleurs apporté plus que de la sagesse dans sa vision des choses. Aujourd’hui, Marianne Faithfull est une grande dame de la chanson rock anglaise, drapée de dignité et passionnante à écouter ou à lire. Elle a en effet publié deux livres de mémoires où elle parle de sa vie houleuse et de sa fragile condition physique, résultat de décennies d’abus.

C’est une femme reconstituée qui mène maintenant une carrière musicale tout à fait conséquente. Avec une moyenne d’un album tous les deux ans depuis les années 80, on peut dire que Marianne Faithfull est une figure incontournable du rock classique anglais. Après son album de reprises paru en 2008 (« Easy come, easy go« ), Marianne revient avec « Horses and high heels », une œuvre forte, faite de chansons lentes et riches. La classe et l’élégance qui sont désormais l’image de Marianne Faithfull sont au rendez-vous tout au long de cet album qui perpétue le style de Marianne Faithfull. Quelques titres rappellent les Stones (« Reasons », « Prussian love »), les autres chansons sont d’excellente facture, entre mélancolie maîtrisée (« The stations », « Love song »), ballades acoustiques (« That’s how every empire falls »), textes magnifiques (« Past, present and future », « Horses and high heels », le bouleversant « Old house »). Il n’y a pas un accroc dans ce magnifique tissu musical qui ralliera les fans de Marianne Faithfull sous la bannière de cette grande dame.

Pays: GB
Naive Records NV822871
Sortie: 2011/01/31

Laisser un commentaire

Music In Belgium