MAGIC PIE – The Suffering Joy
Leur dernier album remonte à 2007. « Circus of Life« était leur second et déjà on sentait que le groupe prenait ses marques et affinait son style. En 2008, leur chanteur Allan Olsen quitte le groupe. Qu’à cela ne tienne, il est remplacé par Eirikur Hauksson, un Islandais qui travaille aussi avec Ken Hensley (ancien claviériste d’Uriah Heep). Ce troisième opus, ils voulaient le sortir au printemps 2010. Malheureusement, un terrible incendie en a décidé autrement. La plupart de leur matériel y a été détruit. Heureusement, ils ne se sont pas laissé abattre par ce coup du sort. Notre attente est récompensée et le nouveau chanteur est à la hauteur des espérances.
L’album est puissant. La créativité du groupe est à son paroxysme. Il se révèle sans aucun doute leur meilleur opus à ce jour. Comme pour « Circus of Life », ils débutent leur album avec une pièce épique en quatre actes : « A Life’s Work ». Ce travail d’une vie nous captive d’emblée. Nous sommes séduits par le dynamisme ambiant, l’intensité, la grande finesse des arrangements et les harmonies vocales ciselées. Il faut dire qu’ils sont pas moins de quatre à chanter, et cela s’entend ! Dans ce premier titre, on sent poindre du grand Spock’s Beard, celui de l’époque « Snow ». Leur son est plus agressif que jamais, plus moderne aussi, presque métal par moments avec des guitares tranchantes. Serait-ce la rage du matos détruit par les flammes ? En tout cas, les mélodies s’incrustent. Elles nous prennent par les tripes.
Après un début en acoustique, « Headlines » s’intensifie au fur et à mesure avec toujours ces voix intenses. Une ambiance qui régalera les fans des Flower Kings. La courte ballade acoustique « Endless Ocean » nous emmène dans un périple maritime. « Slightly Mad » explose de mille feux dévastant tout sur son passage. Les synthés sèment la folie. Mais tout cela n’empêche pas une grande douceur par moments. C’est cette alternance qui captive notre ouïe. Sans oublier les percussions qui sont à l’honneur ici.
Les tons Spock’s Beard reviennent sur « Tired ». On y trouve même un peu de Genesis par les synthés. L’ambiance est mélancolique. La guitare est un peu floydienne. Ils sont fatigués par les maux de notre monde. L’occasion d’un solo de guitare très volubile. « In Memoriam » termine l’opus de façon intense. Le chant est expressif à souhait. La trame musicale tisse l’intrigue.
Notez également que le packaging est très réussi. Le digipack séduit l’oeil. Et le livret, avec toutes les paroles (un plus indéniable !), se parcoure avec plaisir tout au long de l’écoute.
Si d’emblée on sent qu’on a affaire à une pièce hors du commun, elle gagne encore en intensité au fil des écoutes, au point de ne plus quitter notre platine. Magic Pie nous offre là une perle rare, un MUST ! Ne vous en privez pas !
Pays: NO
Progress Records PRCD 042
Sortie: 2011/01/28