SYRENS CALL – Raging Waters
Fondé en 1997, ce groupe de métal prog mélodique de la région lilloise réalise avec « Raging waters » son 3e album, et le moins que l’on puisse dire est que cet album supporte facilement une envergure internationale et permet au groupe de chatouiller des Nightwish, Evanescence et autres Lacuna Coil. Syrens Call a d’ailleurs ouvert live pour des groupes tels que Within Temptation, Symphony X, Epica, Threshold, The Gathering, Vanden Plas, Doro, etc., signe, si besoin était, de la réalité substantielle de son CV musical.
Constitué fort classiquement autour d’un claviériste, un bassiste, un batteur, deux guitaristes et une chanteuse, Syrens Call dégage une personnalité propre, qui doit pas mal au timbre vocal de sa chanteuse Soraya Hostens, reconnaissable immédiatement. « Raging waters » propose en 10 titres et quelques 64 minutes un métal prog mélodique de qualité, autour de compositions bien structurées et aux mélodies fortes.
Le métal prog de Syrens Call est énergique mais aussi traversé de transitions et de variations rythmiques, bercé par les influences de ses membres que sont parmi d’autres Asia, Dream Theather, Symphony X, Ayreon, Marillion, Megadeth, Savatage et Scorpions, bref des groupes pour lesquels le binôme puissance et mélodie forment le credo de leur propos musical, que reprend complètement à son compte et avec bonheur Syrens Call. « Hang on to life » et « I’m your only love » baignent dans le riff carré et le refrain accrocheur, « Ashes of Destiny » alterne claviers amples et symphoniques et démontre leur art des breaks, « Cruel love » démarre comme le « Wishmaster » de Nightwish mais vit ensuite sa propre vie et « Perfidious love » illustre une nouvelle fois l’impressionnant savoir-faire du batteur Sebastien Paul. Les autres musiciens assurent d’ailleurs tous avec brio et le claviériste Franck Manier fait montre de virtuosité en la dosant parfaitement au jeu du groupe, tandis que Thibaut Coisne montre une nouvelle fois tout son talent dans « Never come back home ».
« One bloody kiss » développe par moments une rythmique à la Machiavel époque « Mechanical Moonbeams » mais reste plus énergique que ce dernier. « Desecrated past » semble plus faible hormis un chouette moment instrumental en plein milieu du morceau, c’est d’ailleurs un vrai plaisir que d’écouter tout au long l’album ces soli et espaces purement instrumentaux, toujours bien amenés et dynamiques, et l’instrumental « Relapse » l’illustre parfaitement, en se plaçant assurément dans le top des meilleurs titres de cet album, avec l’ambitieux et réussi « The dance of light » qui dure plus de 13 minutes et qui ajoute un chant masculin à celui de la charmante Soraya, avec refrain épico-symphonique et final canoniquement pachelbien !
« Raging water » accumule donc bien des qualités, toutes catalysées par un groupe que l’on sent soudé et mature. S’il fallait dégager un aspect plus négatif, ce serait l’impression que l’on a sur l’ensemble de l’album d’un manque de relief général, et ce sentiment est d’autant plus étrange que chaque titre pris individuellement n’en manque pas, le plus bel exemple étant celui des 2 derniers titres du disque, « Relapse » et « The dance of light ». C’est un peu comme si on avait mis de la compression sur l’ensemble du disque (les techniciens comprendront), de sorte qu’une certaine linéarité semble s’installer au fil de l’écoute, non pas au niveau des compositions mais bien au niveau du rendu global.
Cette remarque mise à part, « Raging waters » est un excellent album, personnel et riche, qui ravira les amateurs de prog métal mélodique et ceux de « female fronted bands » autant que ceux qui recherchent les découvertes en la matière. Si vous ne connaissez pas encore, faites une escale chez Syrens Call, en prenant le risque quasi certain de ne plus repartir ensuite parce que vous aurez succombé à l’appel de cette belle et séduisante sirène.
Musiciens :
- Franck Manier – claviers
- Thibaut Coisne – guitare
- Sébastien Paul – batterie
- Eric Serre – basse
- Stéphane Thuriot – guitare
- Soraya Hostens – chant
Liste des morceaux :
- Hang On To Life 04:47
- I’m Your Only Love 05:07
- Ashes Of Destiny 06:30
- Cruel Love 06:52
- Perfidious Love 04:11
- Never Come Back Home 05:20
- Desecrated Past 06:12
- Relapse 05:41
- One Bloody Kiss 06:08
- The Dance Of Light 13:58
Pays: FR
Pervade 881435
Sortie: 2010/11/12
Pour Rappel : Syrens Call est à l’affiche du Power Prog & Metal Fest 2011 (Lotto Mons Expo le Samedi 30 avril 2011) avec Europe, Gamma Ray, Rage, Hammerfall, Vanden Plas, Empyrios et bien d’autres
Tout à fait exact, Michel, merci de le préciser!