BLACKOUT ARGUMENT (The) – Detention
The Blackout Argument est fondé à Munich en novembre 2005 par Philip Seidl (batterie, ex-Flyswatter) et Christoph Zehetleitner (ex-Paint The Town Red). Avec l’ajout de Sinan Akilli (chant), Christoph Lochmann (guitare) et Sascha Laumann (basse), le groupe est opérationnel en mars 2006. Dès lors, les choses vont très vite puisqu’un premier EP « Munich Angst » est enregistré en juin 2006 sur le label anglais Engineer Records, suivi l’année suivante du EP « Munich Valor » sur Bastardized Recordings.
Après avoir accompagné Boysetsfire sur leur tournée d’adieux en mai 2007, The Blackout Argument sort son premier album en septembre 2007 sur Lifeforce, un label spécialisé dans le metalcore. Autrement dit, ce premier album « Decisions » sent fortement le metalcore, mais souffre d’une production assez plate et d’un manque d’originalité, avec un style copiant exagérément Boysetsfire. Le chanteur quitte le groupe peu après et est remplacé par Raphael Schmid. The Blackout Argument reprend ses marques avec son nouveau chanteur en 2008, sort avec lui le EP « Smile like a wolf » et sort son deuxième album « Remedies » sur Lifeforce début 2009.
Le groupe bénéficie d’une certaine réputation chez les fans de metalcore et émocore mais les critiques n’apprécient pas vraiment leur deuxième opus, qui mélange hardcore, punk et émocore de façon brouillonne. La musique se veut brutale, mais tape la plupart du temps à côté de la cible. Alors, que dire du troisième album « Detention » qui sort ce mois-ci ? D’abord que ce n’est plus Lifeforce qui est le label mais Redfield Records. Tout cela ne change pas grand-chose car la musique reste dans les mêmes rails, avec un chant qui cherche à faire peur mais qui n’effraierait même pas un rossignol, des guitares compétentes mais qui répètent les mêmes recettes à l’infini. Il y a plus de puissance dans un rot de Lemmy que dans tout cet album. Quelques passages percutent assez bien (« Horror sidings », « Untold memoirs », « Overweight against heart attacks ») mais on reste dans le déjà entendu.
La musique de Blackout Argument n’est pas mauvaise, c’est seulement qu’elle manque un peu d’âme pour dégager une vraie rage. Elle est au hardcore ce qu’Antonio Margheriti était au western spaghetti : ses films étaient bons mais ne sont jamais arrivés à la cheville de ceux de Sergio Leone. Eh bien, Blackout Argument, c’est pareil.
Pays: DE
Redfield Records 048
Sortie: 2011/02/04