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RENAISSANCE – Renaissance

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Renaissance est un groupe créé vers 1969 par Keith Relf (chant, guitare, harmonica) et Jim Mc Carthy (batterie, chant), respectivement chanteur et batteur des Yardbirds, groupe légendaire au sein duquel évoluèrent successivement Eric Clapton, Jeff Beck et Jimmy Page. Après la dissolution des Yardbirds, Keith et Jim décidèrent de former un duo acoustique nommé Together. Fort du succès de jeunes vocalistes folk telles que Sandy Denny, Keith engagea sa propre sœur, Jane Relf en tant que chanteuse, elle qui avait officié jusque-là comme secrétaire du Fan-Club des Yardbirds. Le trio recruta alors le claviériste John Hawken et le bassiste Louis Cennemano qui venait d’enregistrer avec James Taylor. Renaissance était… né !

Les influences du groupe vont du classique au rock en passant par le folk. À l’époque des Yardbirds, Keith et Jim partageaient souvent la même chambre en tournée et écoutaient régulièrement du classique, du John Cage, mais aussi Frank Zappa and the Mothers of Invention. Tout cela se ressent dans la musique de Renaissance, tant et si bien que tous ceux qui espéraient avoir droit à une réminiscence des Yardbirds restèrent quelque peu sur leur faim.

« Renaissance » est le premier album du groupe, sorti en 1969 chez Island. Il débute sur une plage de dix minutes intitulée « Kings And Queens » structurée comme une rhapsodie, introduction classique, piano puis guitare avec un petit accent espagnol plaisant. La suite du morceau est plus jazz-rock, swing à souhait avec un petit côté « Hair » qui n’est pas sans rappeler les œuvres de Curved Air. Le tout délicatement habillé par le chant de Keith Relf, tout en finesse. « Innocence » se présente quant à lui comme une suite aux accents progressifs, tout aussi hispanisante que la plage d’ouverture.

S’ensuit « Island », premier single du groupe et pièce maîtresse de l’album, plus folk, la superbe voix de Jane aidant. Notons une intro au piano à la Chopin et des ponts musicaux semblant sortis d’une symphonie de Mozart ou de Beethoven. Tout ceci est entrecoupé de passages folk-rock qui évoquent par moment le Jefferson Airplane. « Wanderer » est plus baroque, John Hawken au clavecin. Ici, c’est plutôt Bach qui est à l’honneur. On se quitte avec « Bullet », longue plage de onze minutes, jazz-rock, rythme afro au piano, histoire de débuter comme on a commencé.

Un bel album, intéressant qui malgré les intermèdes classiques proposés par les musiciens, évite l’écueil de nombreuses productions de rock symphonique : la lourdeur ! Un disque précurseur du rock progressif, enfin… gardons à l’esprit que c’est la même année que sort le chef d’œuvre tirant probablement le coup de départ du mouvement : « In The Court Of The Crimson King », mais comme dirait un animateur que vous connaissez tous « ceci est une autre histoire ».

Pays: GB
Esoteric Recordings ECLEC 2231
Sortie: 2010/11/29 (réédition, original 1969)

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