OUT OF FOCUS – Out Of Focus
Out Of Focus est un groupe de rock progressif lourd allemand qui a réalisé trois albums entre 1970 et 1972. Nous avons eu l’occasion d’évoquer les débuts du groupe et de ses musiciens Remigius Drechsler (guitare), Hennes Hering (claviers), Moran Neumüller (saxophone, flûte et chant), Stefan Wisheu (basse) et Klaus Spöri (batterie), avec leur premier album « Wake up« paru fin 1970.
Six mois après ce premier disque, en juin 1971, Out Of Focus reprend le chemin des studios avec une halte aux studios Bavaria, pour mettre sur cire le deuxième album, simplement intitulé « Out Of Focus ». La qualité de l’ensemble reste irréprochable, le groupe s’orientant davantage vers le jazz-rock et la fusion mais en conservent une approche rock lourd. On a droit à six titres dont la moitié durent plus de huit minutes (jusqu’à frôler le quart d’heure). Entre les deux premiers albums d’Out Of Focus, le choix est difficile.
On pourrait considérer que le deuxième disque est plus audacieux dans l’expérimentation. « Whispering » possède un leitmotiv obsessionnel aux claviers, saxophone et basse qui s’étend sur plus de dix minutes et provoque des hallucinations. On touche ici à la quintessence même du rock progressif allemand inspiré, inventif, technique. Avec « Fly bird fly » associé à « Television program », on atteint les 17 minutes de voyage intersidéral magnétique, avec un début tout fin à la flûte, une mise en route jazzy dominée par un orgue saint-sulpicien et une guitare touchée par la grâce, pour enchaîner ensuite sur une combinaison gagnante entre la flûte traversière et une guitare ondulante, prélude à un discours politique parlé qui laisse place à un solo de guitare tout en douceur appuyé par des nappes d’orgue et une basse métronomique. Tout cela ne pouvait rester calme trop longtemps et le heavy rock vient réclamer sa part sur les dernières minutes dans une ruade digne de Deep Purple ou d’Uriah Heep. L’album est entrecoupé de belles chansons folk comme « It’s your life » ou « Blue Sunday morning » et c’est le premier morceau « What can a poor boy do » qui rappelle le plus les ambiances du premier album.
Voici encore une très belle œuvre que l’on peut redécouvrir grâce à la réédition qui en a été faite par le label Esoteric Recordings par le biais de sa filiale Reactive, spécialisée en krautrock.
Pays: DE
Esoteric Recordings EREACD 1012
Sortie: 2010/11/29 (réédition, original 1971)