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CARPANI, Alex – The Sanctuary

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Il y a des rencontres qui changent votre vie. C’est sans doute ce qui est arrivé à Alex Carpani quand il s’est retrouvé sur les bancs de l’école avec le fils de Keith Emerson. Ses études l’ont dirigé vers un graduat en musicologie à Bologne (Italie) avant de se consacrer aux musiques de film. Tiens donc, Keith Emerson a aussi écrit des musiques de film.

Son premier album ne sort qu’en 2007, alors qu’il a 37 ans déjà. C’est « Waterline« . Le projet devait être instrumental, mais finalement il fait appel à différents musiciens et au chanteur Aldo Tagliapietra (Le Orme). Cette fois, pour son 2nd opus, Alex Carpani a décidé d’assurer le chant lui-même, et c’est tant mieux car il est moins imprégné du progressif italien des années 1970. Sa voix est intense et vibrante. Elle séduit, et pourtant il semble se retenir. Espérons qu’il se lâche plus pour le 3e. À ses côtés, on trouve le batteur Gigi Cavalli Cocchi (Mangala Vallis), le guitariste Ettore Salati (ex-The Watch) et le bassiste Fabiano Spiga (ACB). Équipe réduite donc, mais de grande qualité !

L’influence de Keith Emerson et de ELP est flagrante, mais celle du grand Genesis n’est jamais bien loin non plus. La première se remarque dès « Burning Braziers » alors que la seconde envahit « Spirit Of Decadence ». L’instrumental « The Dance Of The Sacred Elves » prend des airs d’un « Pictures At An Exhibition » mélangé à un « Brain Salad Surgery ». Sur « Entering The Sanctuary », la guitare est plus agressive. Le chant suit parfois les traces d’un Greg Lake, même s’il n’en a pas la profondeur. La basse va chercher ses notes dans les graves groovantes pour « Knights And Clergymen ». Les claviers virevoltent. L’ambiance est tantôt sombre et mystérieuse, tantôt très expressive.

« Templars Dream » se tourne vers le Genesis des grandes années avec un chant intrigant, mais les claviers restent très Emerson. « Memories Of A Wedding » dégage une certaine mélancolie pour évoquer les souvenirs. La section rythmique est cependant tranchante et les breaks sont nombreux. « Master Of Ceremonies » développe un symphonisme emersonnien avant de basculer vers une ambiance genesienne époque « Selling England By The Pound ». L’ombre de Genesis est toujours présente sur « Moonlight Through The Ruins » avec une envolée grandiose et un passage torturé. Le début classique de « Leaving The Sanctuary » cède vite la place à des ambiances changeantes et une tension qui grimpe au fil du temps.

Ce deuxième opus d’Alex Carpani séduit. La production est bien meilleure, le mixage aussi. Le chant est plus personnel et Carpani a une très belle voix qu’il devrait développer. Enfin, il nous présente ici un ensemble plus cohérent, peut-être aussi parce qu’il a enregistré le tout avec une équipe réduite. À découvrir si vous aimez le progressif des seventies.

Pays: IT
Ma.Ra.Cash Records
Sortie: 2010/11/02

One thought on “CARPANI, Alex – The Sanctuary

  • Alex Carpani n’a pas publié son 1er album en 2007. Loin de là. Il a commencé en 1990. A cette époque, c’était sous le nom de Gemini. Ensuite, entre 2000 et 2007, c’était sous le vocable al.en.co (pour Alex Enrico Carpani). Avant 2007, il ne faisait pas de rock progressif. Il est correct de dire que Waterline est son 1er album de rock progressif mais pas le 1er album de sa carrière. Il avait 7 ans lorsqu’il rencontra le père de Aaron Emerson, Keith Emerson (The Nice, EL Palmer/Powell) et qu’il découvrit alors le rock progressif et particulièrement les claviers (orgue, synthé, …) pour lesquels il avait déjà une prédilection dès l’âge de 6 ans – ce qui détermina très certainement l’orientation de ses études et de sa vie artistique qu’il débute à l’âge de 17 ans avec son 1er album (en 1990). Le fait qu’il soit né et ait vécu à Montreux, doit avoir également eu une influence sur Alex Carpani car tout le monde connaît l’importance du festival de Montreux (1ère édition en 1969).

    Pour bien se rendre compte de la richesse de la carrière de ce musicien, il suffit d’aller sur la page discographie de son site internet : http://www.alexcarpani.com/1990-2007repertory/90-07Discography-samples.html où l’on peut constater qu’en dehors de Waterline et de The Sanctuary, il a publié plus d’une trentaine d’albums !

    Voilà qui méritait quand-même d’être précisé 😉

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