FIELDS – Fields

Après la sortie de l’album « As Your Mind Flies By« , Rare Bird se sépare, non pas pour divergences musicales comme c’est souvent le cas, mais parce que leur contrat avec leur management ne leur permet pas financièrement de continuer. Pour tout dire, les frais de promotion sont déduits de leurs gains, ce qui ne leur laisse que des cacahouètes pendant que le manager s’en met plein les poches. On a du mal à croire qu’un groupe qui a été numéro 1 dans de nombreux pays avec « Sympathy » soit traité de la sorte. Pourtant, c’est ce que nous raconte Graham Field dans le livret très complet de cette réédition.

Lorsque Rare Bird se sépare, Graham Field se tourne vers Robert Fripp pour discuter de son nouveau projet. Ce dernier lui conseille le batteur Andy McCulloch qui vient de quitter King Crimson après la sortie de l’album « Lizard ». C’est Andy qui suggérera à Field le guitariste et chanteur Alan Barry. Field, qui vient d’un groupe où les guitares étaient bannies, convainc Barry de prendre la basse, ce qu’il fera tout en conservant une guitare grâce à sa double-manche Gibson.

« Fields » est le premier et le dernier album du trio. Un changement à la tête de CBS Angleterre, où la direction devint américaine et donc très hermétique à tout ce qui était progressif, fut fatal au groupe. Décidément pas de chance pour Graham Field. Il quitta d’ailleurs le rock, dégoûté par le côté bizness, pour se tourner vers le Classique.

Néanmoins, cet opus est très intéressant à plus d’un titre. Il s’impose comme le successeur de l’excellent « As Your Mind Flies By » de Rare Bird. On apprécie les claviers virevoltants de « A Friend of Mine » qui justement nous replonge dans cette ambiance. Le chant est accrocheur, de quoi faire un hit. On aime le son inimitable de l’orgue de Graham Field sur « Not So Good », une admirable composition où le piano nous rappelle « A Whiter Shade Of Pale » de Procol Harum. « Three Minstrels » est basé sur les percussions. C’est aussi un titre où il y a plus de guitare et un côté folk façon Blackmore’s Night (un précurseur ce Field !).

L’instrumental « Slow Susan » dévoile des tons classiques tout en finesse. L’orgue virevolte à nouveau sur « Over And Over Again ». La mélodie est forte et le solo d’orgue déjanté. Épinglons encore le velouté « Fair-Haired Lady » qui fait penser aux Beatles façon McCartney. Et puis, « A Place To Lay My Head » et l’instrumental « The Eagle » nous ramène à Rare Bird pour clôturer l’album originel.

Deux bonus complètent cette réédition. Il s’agit de versions alternatives des morceaux « Slow Susan » et « A Place To Lay My Head ».

Les fans de Rare Bird ne manqueront pas cette réédition impeccablement remasterisée d’un album devenu quasi introuvable. Si la musique de Fields a un peu vieilli, on prend toujours autant de plaisir à réécouter cet opus.

Pays: GB
Esoteric Recordings ECLEC 2207
Sortie: 2010/07/26 (réédition, original 1971)