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DJAM KARET – No Commercial Potential – Rock Improvisations from 1985 – 2002

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Le groupe Djam Karet nous vient de la Californie du Sud et se compose de Gayle Ellett (guitares, devices), Mike Henderson (guitares, devices), Chuck Oken, Jr (batterie, percussions) et Henry Osborne (basse, fish). A cette formation s’est ajouté Aaron Kenyon (voix sur les titres 2 & 3 et basse sur le morceau 3) sur le deuxième album.

« No Commercial Potential » est sorti sur cassette en 1985 et n’avait jamais été édité sur CD. On lui a ajouté un sous-titre : Rock Improvisations from 1985 – 2002. C’est un album instrumental d’avant-garde atypique et difficile à classer. Cela tient à la fois du progressif, du free jazz, de la fusion et de l’ambient. La musique a été composée spontanément dans le studio même. Cela ressemble par moments à King Crimson ou Pink Floyd.

Instrumental, « Where’s L. Ron??!! » entraîne dans un labyrinthe de sensations dès la première écoute. Les guitares tiennent une place essentielle dans ces longues pièces non dénuées d’inventivité et les effets électroniques viennent enrichir les improvisations des musiciens. La musique va crescendo jusqu’à la fin, dans une débauche d’instruments qui ressemble à un capharnaüm.

« Dwarf Toss » est plus clairement jazz et les improvisations sont légion. De nouveau, les guitares explosent dans un bouquet de bruits, de percussions et de thèmes improvisés en direct. Dans « Blue Fred », très longue pièce de près de trente minutes, il s’agit le plus souvent d’une musique aérienne entrecoupée d’effets spéciaux, où la basse jouée par Henry Osborne tient une place de choix. Pour compléter le tableau, Chuck Oken, Jr se distingue à la batterie et aux percussions. C’est remarquable et très dommage que cela date de presque vingt ans.

Le deuxième CD, qui date de 2002, débute par « The Building », dont certains passages rappellent King Crimson. C’est aussi une musique très éthérée où les improvisations sont très fréquentes et inventives à souhait. L’influence de Pink Floyd semble ici plus évidente. « The Door » est un morceau plus que déroutant basé sur le dépaysement. On se sent emporté vers une destination inconnue et lointaine, presque détaché des contingences matérielles et des contraintes imposées au commun des mortels.

« The Window » débute par des sortes de vrombissements suivis par des parties plus mélodieuses assorties d’effets électroniques et de passages majestueux à l’orgue. Les improvisations déroutantes font davantage référence au rock progressif. Puis brusquement, la batterie se déchaîne pour pulvériser toute référence, briser tous les tabous et rendre le morceau inclassifiable. Très longue pièce de plus de vingt-sept minutes, cette plage remet en cause les idées toutes faites et prouve que la Californie, ce n’est pas seulement les Beach Boys et Black Rebel Motorcycle Club.

Le livret foisonne de notes très intéressantes sur la genèse de ces œuvres, réservées à des oreilles averties et à des personnes sans préjugé. A ces conditions, la longue période qui s’est écoulée entre la parution et la publication sur support CD ne devrait pas constituer un très grand obstacle pour des personnes avides de découvertes en dehors des modes et du circuit commercial.

Les titres :

CD 1 : « No Commercial Potential », 1985

  1. « Where’s L. Ron??!! »
  2. « Dwarf Toss »
  3. « Blue Fred »

CD 2 : « … And Still Getting The Ladies », 2002

  1. « The Building »
  2. « The Door »
  3. « The Window »

Pays: US
HC Productions HC 013
Sortie: 2004/07/17 (réédition, original 1985 (CD 1) et 2002 (CD 2))

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