TOGNONI, Rob – Rock ‘n’ roll live
Rob Tognoni est un blues-rocker qui nous vient d’Australie et ça s’entend bien sur son nouvel album live : le riff est acéré et la rythmique carrée, à l’australienne, façon AC/DC, Rose Tattoo ou Airbourne. Pour ceux qui ne connaîtraient pas ce musicien, une petite présentation s’impose. Rob Tognoni est né en Tasmanie en 1960. Il reste relativement indifférent à la country et au folk qui passent sur les radios locales jusqu’à ce qu’un concert d’AC/DC ne vienne bouleverser ses 14 ans. Rob Tognoni vient de trouver sa voie : ce sera le rock et le blues de Chuck Berry, des Pretty Things et bien sûr d’AC/DC.
Tognoni monte son premier groupe les Skidrow Boys en 1983. Il tourne en Australie pendant deux ans, reprenant les hits du top 40 dans les clubs. Puis ce sont les Outlaws en 1986, avec Rob Tognoni prenant également le chant à son compte, en plus de la guitare. Les Outlaws se font remarquer et récoltent quelques prix aux 20e Rock Awards du Queensland : de meilleur groupe, meilleur guitariste et meilleur batteur. Après avoir participé à l’album « The dogs are talking » du fameux groupe The Angels (alias Angel City) en 1990, Rob Tognoni continue encore deux ans avec les Outlaws avant de mettre fin au groupe en 1992.
Il est finalement remarqué en 1994 par le label néerlandais Provogue, ce qui lui permet de sortir son premier album solo et de commencer à rayonner hors des frontières de l’Australie. S’enchaînent ainsi « Stones and colours » (1996), « Headstrong » (1997), « Live at the Twilight » (1999), « Moneygrinder » (2001), « Retro shakin' » (2003), « Shakin’ the devil’s hand » (2005), « Ironyard » (2006), « Capital wah« (2007) et « 2010 dB« (2009). Ces albums établissent Rob Tognoni en Europe, où il est très populaire, notamment au Danemark et en Allemagne.
Sa nouvelle œuvre est un live, simplement intitulé « Rock ‘n’ roll live ». Et ce titre ne ment pas. Du rock’n’roll, on va en goûter, sous toutes les formes : hard, blues, funk. Avec toujours des solos aberrants de Rob Tognoni, qui signe notamment avec « Dark angel » un des plus grands exercices de guitare qu’il m’ait été donné d’entendre, près de dix minutes de délire électrique groovy, totalement digne de Gary Moore et surtout de Stevie Ray Vaughan. L’album est double et contient 26 titres, tous plus enthousiasmants les uns que les autres. Rob Tognoni joue bien sûr ses compositions personnelles, dont le « Jim Beam blues », premier titre qu’il ait écrit dans sa vie et qui le suit depuis plus de trente ans. Quelques reprises viennent pimenter l’ambiance et on ne s’étonnera pas de voir Rob Tognoni rendre hommage à Jimi Hendrix avec « Hey Joe » et « Red house ». Également, un « Baby please don’t go » de près de quinze minutes avec solo de batterie herculéen et sorcellerie guitaristique est en passe de devenir la plus grande version de ce morceau légendaire. Cerise sur le gâteau : l’album est un concert donné en mars dernier au cultissime club du Spirit Of 66 à Verviers. Ceux qui y étaient peuvent se dire qu’ils ont vu un de ces génies ignorés du rock ‘n’ roll, un musicien tout à fait hallucinant.
Ce disque contient dix kilotonnes d’énergie débridée et d’électricité salvatrice, le truc qui vous file la patate pour tout le reste de la semaine. À découvrir d’urgence.
Pays: AU
Blues Boulevard 250279
Sortie: 2010/10/08