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HURTS – Happiness

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Hurts, c’est la dernière sensation pop anglaise en date. Leur nom est sur toutes les lèvres alors que voici six mois, le chanteur Theo Hutchcraft et le claviériste Adam Anderson étaient encore des illustres inconnus. On commence à s’intéresser à eux lorsqu’au mois de janvier dernier, ils se retrouvent (aux côtés d’Ellie Goulding, de Marina & The Diamonds, de Delphic et de The Drums) parmi les cinq groupes les plus prometteurs de 2010, selon le très sérieux Sound of… de la BBC, un sondage annuel qui prend en compte l’avis de professionnels du milieu. Des cinq, ils sont les derniers à sortir leur premier album, « Happiness ».

A vrai dire, le titre ne résume pas vraiment l’état d’esprit des musiciens, clairement loin de se fendre la poire. De plus, ils privilégient le noir et blanc tant pour la pochette dans son ensemble que pour leurs vidéo-clips, avec l’interdiction formelle d’esquisser le moindre sourire. Quant aux textes, ils ne respirent pas non plus la joie de vivre… Cela dit, malgré cette morosité ambiante, quelque chose se dégage de leurs compositions. Prenez par exemple l’excellente plage d’intro, « Silver Lining », un titre que les Killers rêveraient d’écrire (la voix de Theo Hutchcraft rappelle d’ailleurs celle de Brandon Flowers), l’entêtant single « Wonderful Life » qui tourne actuellement en boucle sur les ondes ou « Better Than Love », qui rappelle la pop intelligente des Pet Shop Boys (visiblement une de leurs influences majeures). Coïncidence ou pas, à l’instar de ces derniers en 1999 (« In Denial » sur « Nightlife »), ils ont réussi à inviter Kylie Minogue en studio pour apporter une plus-value à « Devotion ».

Cet état euphorique retombe de temps à autre, principalement lorsque les compositions lorgnent un peu trop vers le style « boys band » (« Blood, Tears & Gold », par exemple, se classe quelque part entre East 17 et Boyzone, « Sunday » fait trop 80’s que pour être honnête et « The Water » aurait pu se retrouver sur un album de George Michael à la même époque). Mais ils arrivent chaque fois à retomber sur leurs pattes en étoffant les nappes de synthés au moyen d’idées parfois peu conventionnelles mais qui fonctionnent (des chœurs presque gospels sur « Stay », des relents d’opéra sur le déjà cité « Silver Lining », des arrangements classiques sur le mélancolique « Evelyn » et sur le très réussi « Unspoken », sans oublier « Verona », un surprenant morceau caché, genre d’opéra rock aux cordes omniprésentes). Des idées qui permettent à « Happiness » de tenir la route et de rendre un peu de crédibilité à une pop bien souvent malmenée ces dernières années.

Pays: GB
Major Label Limited 88697666682
Sortie: 2010/09/06

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