CAST – Nimbus
Cast est un groupe mexicain très prolifique. Depuis le début des années 90, ils ont enregistré plus de dix albums. Nous vous avions d’ailleurs chroniqué « Al-Bandaluz« , double-CD sorti en 2003. Leur musique est progressive. D’ailleurs, le claviériste et compositeur principal est aussi l’organisateur du fameux festival de rock progressif Baja Prog qui se déroule à Mexicali au Mexique, ville frontière avec les Etats-Unis. Voici donc leur nouvel opus « Nimbus ».
Dès « Ladrona de sueños (parte i) », le ton est donné. C’est du rock progressif pur au sein duquel on retrouve les influences de King Crimson. Le chant a cependant quelques difficultés à se hisser au devant. « 911 » n’est pas sans rappeler quelques mauvais souvenirs datant de 2001. Le morceau démarre très calmement, comme un recueillement. Il s’emballe enfin pour nous offrir un moment d’intense mélodie, la guitare nous caressant l’épiderme. Certains passages tiennent d’une combinaison entre un Genesis de la seconde moitié des seventies et un Marillion du début des nineties. Il finira assez classiquement, entre Jethro Tull et Camel.
« Volando En Uno Mismo » est un instrumental très camélien, avec des sonorités de Focus dues principalement à la flûte. « Sucio niño bien » est plus rythmé. Le chant se veut entraînant dans sa première partie. La seconde sera instrumentale et variée y mêlant breaks et contre-breaks. Son final nous rappellera à l’évidence les hollandais de Focus. Vient alors « Dias de sol y luz ». Quasi acoustique, ce titre laisse la part belle aux voix tant féminine que masculine. La flûte et le piano les accompagnent en douceur.
C’est alors que Cast nous propose les parties 2 et 3 de « Ladrona de sueños ». La seconde partie est très planante. La douceur en transpire. La troisième partie est, quant à elle, plus jazz-rock avec un sax à la Van der Graaf Generator et des claviers et guitares qui se déchaînent à tour de rôle. La tension monte petit à petit sous l’impulsion de la section rythmique. « Un siglo de invierno » nous entraîne dans un instrumental sonnant parfois Supertramp à cause du sax, mais ayant une personnalité Cast bien imprégnée. La seconde partie de ce titre flirte avec Camel dans ses moments de douceur, le reste se montrant plus heavy.
« En La cueva y el bosque » se focalise sur les vocaux tout comme « Dias de sol y luz ». Ceux-ci sont accompagnés cette fois par les synthés. « Reunion 2003 » est une version acoustique d’un morceau provenant de leur album « Landing in a serious mind » (1994). La musique de Cast y donne l’impression d’un folk-rock progressif avec des intonations bretonnes et fait aussi penser à Minimum Vital. L’album se termine par deux instrumentaux. « Hojarasca » est du genre planant aux tons classiques. Il n’est pas sans rappeler les travaux d’un certain Mike Oldfield. Quant à « Extension 17 », il est plus varié, plus rock. La guitare nous entraîne dans un excellent solo final.
Avec « Nimbus », Cast nous propose un bien bel album d’un niveau pouvant presque rivaliser avec les grands du progressif. Voilà un album à découvrir !
Pays: MX
Musea Records FGBG 4573.AR
Sortie: 2004/05