SEFFER, Débora – Débora Seffer
Débora Seffer (violon, voix, compositions) est accompagnée par Jean-My Truong (batterie), François Causse (percussions), Thierry Maillard (Fender Rhodes et programmation) et Laurent Souques (contrebasse). Le directeur artistique n’est autre que Didier Lockwood. Leur musique est du jazz fusion imprégné de blues, de musique ethnique et de musique électronique.
Débora Seffer est la fille de Yochk’o Seffer, saxophoniste qui a marqué l’histoire de Zao (voir notre chronique « Zao – Live ! »), même s’il n’en fait plus partie aujourd’hui. D’origine hongroise, c’est lui qui amenait dans ce groupe l’influence du folklore local et la musique de Bartok. Certaines compositions indiquent que sa fille est également influencée par ces musiques.
« Comme je veux, comme je crois » est un morceau de jazz où l’on reconnaît le style de Didier Lockwood. Le jeu de violon de Débora Seffer semble d’ailleurs s’en inspirer à certains moments et les violons ont été enregistrés au studio « La Forêt » appartenant au célèbre violoniste. Le style du morceau est assez guilleret et la voix de la chanteuse est très bien posée et juste. C’est moins courant qu’on ne le croit.
« Kétu », agrémenté par des percussions remarquables qui impriment au morceau son rythme bien souligné par le violon, a un côté tzigane bienvenu. L’orgue de Thierry Maillard est également mis en évidence. La voix magnifique de Débora Seffer s’intègre parfaitement dans cette débauche de fougue, de lyrisme et de virtuosité.
C’est encore l’orgue qui donne le climat à « Agné », avec la complicité de la contrebasse de Laurent Souques et de la batterie de Jean-My Truong, autres artisans de la qualité de l’ensemble. Le lyrisme, dans le jeu et les compositions, donne beaucoup de légèreté à ce titre.
Très world music, « Dié-ré-choc-idé » apporte encore plus de variété au propos. L’évasion en est le thème central mais avec un message sous-jacent de tolérance. Débora Seffer y démontre l’étendue de son inspiration dans les compositions qui, elles aussi, refusent les frontières.
« Sur mesure » se décline sur une musique rythmée très raffinée et fluide. De nouveau, la section rythmique excelle et l’orgue de Thierry Maillard fait le reste. Les bruitages et les effets électroniques achèvent de donner encore plus de diversité.
Les effets électroniques combinés au violon confèrent également à « Une femme élégante » un certain caractère world music mais ici, c’est le violon qui tient la vedette.
La musique de « La comète » est très éthérée et pour tout dire transcende la qualité générale excellente de cet album. De nouveau, les influences ethniques sont très perceptibles et le phrasé particulier de la chanteuse y ajoute beaucoup de crédibilité. Les parties de violon sont remarquables de bout en bout.
« Electro-choc » est beaucoup plus marqué par les effets électroniques mais les autres pièces s’imbriquent dans ce puzzle déroutant où la voix de la chanteuse rivalise avec son violon. Ce curieux mélange détonnant donne pourtant une impression de cohésion entre tous les intervenants. Les percussions sont de nouveau pour beaucoup dans cette réussite.
Sur « Mendi », Louis Winsberg joue de la guitare. C’est une complainte arabisante lente et lancinante où Débora Seffer montre qu’elle sait presque tout faire de sa voix. La mélodie est très belle et termine l’album sur une note très positive.
Les titres :
- « Comme je veux, comme je crois »
- « Kétu »
- « Agné »
- « Dié-ré-choc-idé »
- « Sur mesure »
- « Une femme élégante »
- « La comète »
- « Electro-choc »
- « Mendi »
Pays: FR
Musea Records GW 3112.AR
Sortie: 2004/07