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PSEU – Pseu

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La firme Musea a exhumé de ses archives de vieilles bandes, dont cet album joué par le groupe français Pseu, composé de Christian Coutzac (chant & textes), Erik Baron (guitare basse : morceaux 1 à 5), Philippe Canellas (guitare basse : morceaux 6 et 7), Christophe Godet (batterie), Philippe Dulong (guitare), Thierry Jardinier (claviers : morceaux 1 à 5) et Pierre Delair (claviers : morceaux 6 et 7). C’est un groupe bordelais qui a connu un succès d’estime auprès des connaisseurs entre 1979 et 1983.

Le très déroutant « Biguine » entame ce CD sur un ton bizarre. Il ne faut pas s’attendre à des mélodies faciles à mémoriser, encore moins à du rock classique. C’est une musique complexe d’avant-garde pour l’époque mais qui garde toute sa pertinence en 2004. Le rythme syncopé combiné avec des borborygmes et une musique dissonante fait de ce magma un régal pour les oreilles « averties ».

« Satno Danse » est plus jazz mais avec des accents indéniables de rock progressif. Là aussi, la partie « chantée » est plutôt surprenante. Le tempo va crescendo, créant ainsi un environnement hypnotique entrecoupé parfois de petits cris, de très courtes phrases chantées et de bruitages bizarres et répétitifs. S’il fallait absolument donner des références, on pourrait citer Magma, Minimum Vital, Zao ou Uppsala.

Le morceau « La Ronde Du Jardinier (Simulacre/Part 1) » est tout aussi déroutant que « Biguine ». C’est un jazz brillamment joué mais très complexe, voire hermétique, où les improvisations se succèdent sans discontinuer. Là aussi, le tempo est hypnotique par la répétition scandée des thèmes joués, où les percussions constituent un morceau de choix.

« Rencontre Avec Les Dévas (Simulacre/Part 2) » répète « ad libitum » le même thème musical, dont seul le piano allège un peu les effets. Cela crée une tension latente et une atmosphère morbide lourdes de mystère et de menace.

Viennent ensuite les trois pièces de résistance de plus de dix minutes : « Vidange » est chanté puis déclamé, mais de façon bien peu conventionnelle. C’est un morceau de rock progressif bien construit mais déroutant par le jeu dissonant des musiciens. C’est aussi une critique à peine voilée de la société de consommation et une démarche écologique avant l’heure. Qualifier les paroles de sarcastiques relève de l’euphémisme.

« Miroir » évoque un peu Soft Machine première époque. C’est un jazz déjanté et d’avant-garde. Toujours sur le ton acerbe, le chant n’a rien de classique non plus. Des paroles comme « C’est un coeur qui étouffe dans un corps prison » contiennent aussi leur lot de frustration et de critique de la société et du show bizz de l’époque. Les jeux de mots foisonnent pour ajouter encore un peu de piment au propos.

Enfin, « Démascarade », sur un tempo lent, reprend en résumé quelques thèmes musicaux déjà traités. Au fil du temps, le morceau est d’une facture un peu plus positive, à défaut d’être optimiste. Lorsque les guitares apparaissent, c’est pour donner du tonus. Le « chant » (quelques bribes de mots inintelligibles) est très symbolique et apporte son tribut de mystère. La batterie martèle le rythme pendant que s’égrènent les phrases musicales ponctuées de bruitages. Trois minutes avant la fin, un break inattendu voit apparaître les riffs de guitare et l’accélération de la partie chantée : le morceau se termine sur le mode débridé dans un enthousiasme que l’on devine forcé, juste avant une fin abrupte.

Même si l’album a plus de vingt ans, il devrait plaire aux partisans de l’avant-garde à tout crin, soucieux de découvrir de nouvelles pistes de recherche.

Les titres :

  1. « Biguine »
  2. « Satno Danse »
  3. « La Ronde Du Jardinier (Simulacre/Part 1) »
  4. « Rencontre Avec Les Dévas (Simulacre/Part 2) »
  5. « Vidange »
  6. « Miroir »
  7. « Démascarade »

Pays: FR
Musea Records FGBG 4564.AR
Sortie: 2004/06

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