KULA SHAKER – Pilgrims Progress
Fondé au milieu des années 90 par Crispian Mills, Kula Shaker a eu finalement une courte vie dans sa première existence puisque le groupe se sépare en 1999 après seulement deux albums, mais quelques hits tout de même. Cependant, ils se reforment en 2004 et, en 2007, sortent leur troisième opus « Strangefolk ». Les revoici bien vivants avec « Pilgrims Progress », un album mûrement réfléchi puisqu’ils avaient déjà commencé à y travailler en 2008.
Ce long processus de composition et de mise au point leur a sans doute été bénéfique. En effet, ils nous proposent un opus de haute qualité, parfaitement agencé, qui captivera l’auditeur d’un bout à l’autre.
Déjà avec « Peter Pan RIP », nous sommes séduits. Pourtant, ce single a été taillé pour en faire un hit, mais sans jamais tomber dans la guimauve. Les arrangements de cordes séduisent. Tout est en finesse. Les influences du groupe ressortent bien. C’est un rock psychédélique qui puise ses sources dans la seconde moitié des sixties, mélangeant des albums comme « Revolver », « Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band » et « Magical Mystery Tour » des Beatles. « Ophelia » est plus léger et acoustique, avant de prendre de l’ampleur avec un chant séduisant qui nous invite dans la danse et un harmonica qui nous fait fondre. La rythmique hypnotique de « Modern Blues » nous offre une ambiance psyché captivante et envoûtante, dans un mélange de Beatles et même de Rolling Stones époque « Their Satanic Magesties Request ».
« Only Love » nous offre des voix étoffées pour un titre acoustique tout en finesse avec un peu de guitare électrique et d’orgue aux tons 60’s psyché. « All Dressed Up » débute comme un Dylan, mais ensuite chant et guitare acoustique swinguent à mort. « Cavalry » devrait galoper à tout va. Et bien non, c’est une courte ballade, lente et captivante, au chant cajoleur. Par contre, « Ruby » est la chanson dont on se serait bien passée… Elle est mielleuse à souhait, de la pop 60’s complètement ringarde. À zapper ! Heureusement, ce n’est qu’une chanson parmi douze.
« Figure It Out » redresse immédiatement les choses. Bien plus rock, elle offre des tons asiatiques sur un rythme hypnotique. Les Beatles ne sont pas loin ! Pour peu, on croirait que la réincarnation de George Harrison a amené ses instruments orientaux. « Barbara Ella » est axé sur un rythme plus soft avec un chant qui au fil du temps se torture, comme les guitares et les effets vocaux sensuels. « When A Brave Needs A Maid » déploie des tons acoustiques. Il s’agit d’un instrumental prenant de l’ampleur au fil du temps. Il nous fait penser aux ambiances western spaghetti avec du Ennio Morricone dans les veines
Les backing vocals de « To Wait Till I Come » nous envoûtent. L’ambiance y est mystérieuse. Enfin, « Winter’s Call » est le petit bijou de l’album, la cerise sur un gâteau déjà bien savoureux. Quelques voix en français, et une finale enivrante avec un solo à faire fondre les plus résistants. Un peu d’ambiance « Abbey Road » aussi.
Ce quatrième album de Kula Shaker est sans nul doute un événement. C’est un excellent opus à ne manquer sous aucun prétexte si l’on aime un rock psychédélique inventif.
Pays: GB
Strangefolk Records SFKS003CD
Sortie: 2010/06/28
Peter Pan (RIP signifie » rest in peace = repose en paix, que l’on trouve sur la plupart des tombes) est envoûtant, j’adore le violoncelle.