HUTE, Pamela – Turtle Tales From Overseas

Ce « Turtle Tales From Overseas » est le tout premier album de Pamela Hute. Il arrive après deux EPs sortis respectivement en 2006 et 2008. C’est alors qu’elle fait la connaissance de musiciens qui vont lui permettre d’étoffer son travail. Elle aime les chansons courtes et directes. Pour preuve, tout est bouclé en 35 minutes !

Ses influences ? Même si elle a grandi avec Pulp et Nirvana, Pamela Hute va les chercher chez les Breeders de Kim Deal ou chez Patti Smith. On décèle aussi un peu de P.J. Harvey. Son univers est un rock puissant comme du grunge, interpellant comme celui de Patti, mais aussi pop, dansant, et parfois avec un brin d’électro.

Elle écrit « Hysterical » sur la base d’un souvenir glauque d’après-concert, avec des gars étranges dans un bar pas très clair, les filles faisant des allers-retours vers les toilettes. « My Dear » est la démonstration de sa puissance et de son rock dévastateur. Mais elle sait aussi faire de la pop. C’est le cas du pop rock « Don’t Help Me », lequel a tout d’un hit, rythme très carré sur lequel elle épanche ses sentiments variant la voix façon Kate Bush. Les titres sont courts, parfois même très court… comme ce « Chocolate Soup » au refrain simple, mais terriblement efficace. Tout aussi court est ce « Parachute », acoustique et feutré, qui transpire le McCartney. Les riffs de guitares de « You Call Me Dear » sont dévastateurs. Un passage dépouillé s’intercale et intrigue au sein d’un rythme enlevé qui nous captive. C’est un des grands moments de l’album !

Le direct « You Made Me Lady » est accaparant. Impossible de ne pas taper du pied. Pamela s’y fait tendre et intrigante. Elle varie les tons de sa voix. « Tell Me More » hypnotise. « Umbrella » suit les traces de Patti Smith avec un peu de P.J. Harvey. « Friend » a la sensibilité à fleur de peau. Avec « Taste It », Patti Smith est encore dans les parages. L’intensité vocale retient notre attention et les guitares jouent la disto à fond les manettes. « Pink Safari » est une ballade mélancolique qui s’impose petit à petit pour terminer l’opus. Elle a puisé son inspiration dans le film Lost In Translation de Sofia Coppola.

Premier album réussi pour Pamela Hute. On sent qu’elle a tout pour se hisser parmi les meilleurs avec la dose voulue de créativité qui lui permet de ne pas être noyée parmi les productions actuelles.

Pays: FR
Guest What!
Sortie: 2010/05/03