R.U.N.I. – Rrrruuuunnnniiii
R.U.N.I. est un trio italien constitué de Fabio Bielli (guitare et chant), Daniele Malavasi (batterie, glockenspiel et chant), Roberto Rizzo (synthétiseurs, basse et chant). Ce dernier étant le claviériste de Quasivri autre groupe milanais dont j’ai eu le plaisir de vous entretenir récemment. Trois choristes se partagent les voix féminines.
« Rrrruuuunnnniiii » est sorti au début de cette année, juste après « The mutant affair » de Quasivri. En vous entretenant de ce dernier album, je vous disais que la batterie était excellente, mais que les synthés étaient irritants (je persiste !). Ici, les claviers sont beaucoup plus supportables, mais par contre c’est le chant, ou souvent les cris, qui sont difficiles à digérer à la longue. La ligne rythmique est moins élaborée que chez Quasivri.
Cessons de comparer les deux formations et venons-en à l’album. Très inspiré des années 80, celui-ci débute sur un « L’uomo che morisse due volte » proche de Depeche Mode ou Kraftwerk. Il s’agit de loin du titre le plus mélodieux de ce disque. Sur la deuxième plage, « Pranzo da Dio », j’ai cru entendre un vocable du style « areggio », ce qui se rapprochait du mot wallon « arèdje » qui signifie bruit (en fait, c’est « orecchio » qu’ils braillent). Et bien de fait, du bruit ça en fait ! C’est même ce qui domine. Roberto et ses comparses crient plus qu’ils ne chantent, répétant à volonté les mêmes phrases. On se croirait au milieu d’une manif ! Les thèmes musicaux sont aussi souvent simples et répétés à l’envi !
Il y a des moments agréables rappelant tantôt XTC (sur « W »), tantôt Joy Divsion (sur « I 205 In Ascona »). « Albero » quant à lui rappelle un peu « Thela Hun Ginjeet » de King Crimson ou « I Zimbra » de Talkingheads. Malheureusement, la rythmique est un peu basique et encore une fois la voix scandée est criarde. Même les voix féminines en avant-plan sur « Jesus Christ Sugostar » sont gueulantes.
Alors voilà, il y a donc de bons passages sur cet album, mais par trop éparpillés dans un amas bruyant, franchement énervant à la longue. Personnellement, je n’ai ressenti que de rares moments agréables à l’écoute de ce disque, même si la qualité intrinsèque des musiciens est indéniable. Bof, donc !
Pays: IT
Wallace Records 132
Sortie: 2010/03
