CHANCE:RISIKO – Sleep Talking
Chance:Risiko est un quatuor italien, de Bologne pour être précis. Jeune, c’est le moins que l’on puisse dire, la moyenne d’âge de nos lascars dépassant à peine vingt ans. Les influences du groupe sont multiples, parmi les tous grands du jazz-rock Robert Wyatt en particulier, mais aussi Frank Zappa, et d’autres musiciens ou groupes plus récents, mais je vais y revenir.
« Sleep Talking » est la première production de ce quatuor constitué de Paolo D’Alonzo (chant, guitares, sampling), Giacomo Di Paolo (basse, vibraphone, glockenspiel…), Gregorio Salce (guitare électrique, vibraphone, chœurs) et Emilio Trevisani (batterie, vibraphone, percussions…). Un invité : Francesco Zago (mellotron), issu de Yügen.
Ecoutons donc le premier opus de ces petits jeunes transalpins. D’entrée de jeux, une référence saute aux oreilles : Radiohead (quand je disais que j’allais revenir aux groupes plus récents, c’est à cette formation que je pensais). Arpèges en dentelle, climat torturé, en mineur, voix tout en finesse et haute perchée, changements de rythme, durcissements brusques et imprévisibles du ton, tout y est. Vous me direz, rien de neuf, alors puisque la bande à Thom Yorke est passée par là avant ! Pas faux, mais la touche du groupe est déjà présente et la musique proposée va bien au-delà de la parodie de la géniale formation britannique.
Le début du disque est vraiment très Radiohead, indiscutablement, cela dit très bon. La touche personnelle arrive avec « Monday Morning Motivation » : ballade sympa aux accents jazz. Côté jazz qui s’affirme sur la quatrième plage : « Dead End ». Sur la cinquième, « Oompa Loompa », la rythmique flirte avec celle du King Crimson époque « Discipline » (le titre évoquant d’ailleurs ceux du célébrissime quatuor de maître Robert Fripp). On retourne ensuite du côté de Radiohead, tout en finesse avec des accents mélancoliques et électriques rappelant le grand « OK Computer ».
La touche originale : l’association avec le jazz, la batterie proche de celle du grand Robert Wyatt déjà cité, la trompette, et le vibraphone. Là on est vraiment original. A noter que trois musiciens du quatuor en jouent. Ce dernier instrument s’insère parfaitement dans la musique du groupe. On s’éloigne un peu de Radiohead, pour se rapprocher des œuvres de Sir Wyatt sur « Radiations », avant de conclure avec un « Aus Tokio » au titre aussi germanique que le nom du groupe, guitare acoustique, vibraphone et voix fine ; de toute beauté.
Alors voilà, me faut donner une note, subjective, ça c’est la règle. J’ai beaucoup aimé, et plus à chaque écoute. Vous penserez peut-être à raison que j’exagère, la ressemblance avec Radiohead vous paraissant trop flagrante (ben quoi, bonne référence, non ?). Je pense vraiment que ces gars-là ont du coffre et méritent qu’on leur prête attention, y a du talent et surtout de la matière !
Pays: IT
Altrock ALT010
Sortie: 2009/09/25