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STRAY DOG – Stray Dog

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Il était une fois un petit groupe américain découvert par un célèbre groupe progressif anglais et qui allait rêver brièvement de gloire planétaire avant de retomber bien vite dans l’oubli. Telle est en résumé l’histoire de Stray Dog.

Ce trio se forme à Fort Worth, Texas, sous la direction du guitariste chanteur Snuffy Walden, qui opère avec le bassiste Al Roberts et une succession de batteurs. Lorsqu’il met la main sur Les Sampson (qui écrasait les peaux dans Road, le projet de Noel Redding, ex-bassiste de Jimi Hendrix), Stray Dog a déjà en poche un contrat de management et d’enregistrement avec Greg Lake, guitariste d’Emerson Lake & Palmer qui vient de fonder son propre label Manticore.

Les choses se sont passées lors de la tournée d’Emerson Lake & Palmer aux Etats-Unis en 1972. A cette époque, le trio prog anglais est une des plus grosses attractions du moment, vendant des avions-cargos de disques et envoûtant le public dans des concerts aux allures de grand-messes. Neville Chesters est membre de l’équipe de tournée d’Emerson Lake & Palmer et remarque un jour dans un club ce petit groupe Stray Dog qui usine un blues-rock lourd typiquement Seventies. Greg Lake les adopte dans la foulée et emmène tout ce petit monde à Londres où, rejoint par Les Sampson, Stray Dog va vivre dans les fastes d’appartements somptueux et de studios d’enregistrement dernier cri, inondés de drogues, d’alcool et de groupies.

Dans cette opulence décadente, Stray Dog parvient quand même à graver sur cire un premier album tout à fait convaincant. On est ici en plein hard rock bluesy chevelu et racoleur, avec des titres puissants et électrifiés comme « Tramp », « Crazy », « Chevrolet » (une reprise d’un groupe inconnu en Europe à l’époque, ZZ Top) ou un « Speak of the devil » aguicheur et nourri à la pédale wha-wha dégoulinante de décibels. Snuffy Walden et Al Roberts se partagent le chant tandis que Les Sampson malmène ses fûts avec science et énergie.

Les choses ont l’air de se présenter au mieux sauf que les ventes de l’album « Stray Dog » font un flop retentissant. Deux choses sont à l’origine de cet insuccès : la concurrence impitoyable des groupes anglais de l’époque (dont un petit nouveau redoutable, du nom de Queen) qui laisse peu de place à un groupe américain débarqué d’on ne sait où, et le je-m’en-foutisme des responsables de Manticore Records, qui sortent leurs disques par caprice de stars sans se rendre compte que la promotion d’un album est un métier. Ayant pris ces deux obus par le travers avant, le navire Stray Dog ne coule cependant pas tout de suite. Il va commettre un second album, suite au prochain numéro.

Pays: GB
Manticore MANTCD1001
Sortie: 2009/10/26 (réédition, original 1973)

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