MARILLION – Marbles (version simple)
Premier étonnement en recevant cet album, Marillion nous en avait annoncé un double et celui-ci est simple. Une petite recherche nous permet de cerner le problème. L’album double existe bel et bien mais uniquement lors de l’achat via leur site internet. Pour la distribution traditionnelle, ils n’ont sorti qu’une version simple. On peut se demander pourquoi un tel choix après le battage fait autour de la sortie de ce qui aurait (notez le conditionnel!) été le premier double album studio de Marillion. On ne peut quand même pas considérer « Marbles » en tant que double s’il n’est vendu en tant que tel que via leur site. Cela ressemble plus à un simple album agrémenté d’un CD bonus pour les fans.
Mais, n’épiloguons pas tout de suite là-dessus et voyons ce que ce simple CD nous offre. Le ton est sombre et lancinant. « The Invisible Man » est un long morceau qui s’étire le long d’une ligne de basse continuelle. Le chant semble nous mener vers une explosion finale qui ne sera tempérée que par un passage tout en douceur. Sur ses plus de 13 minutes, certains aspects peuvent faire penser à « Brave ». On reste cependant circonspect car rien ne nous paraît neuf. « Marbles I » est un court intermède avant « You’re Gone ». Ce dernier est le premier single dont on a tant parlé et qui a pu rentrer en 7e place des Charts anglais avec l’aide des fans. Etonnant ce choix pour un simple car la ligne mélodique n’est pas tellement accrocheuse. Le final l’est sans doute plus mais une fois encore il semble manquer de relief et l’impression de déjà entendu se précise.
Pour « Angelina », c’est Steve Hogarth qui débute quasi seul. Les arrangements s’étoffent ensuite progressivement mais ne permettent toujours pas de sortir de cette ambiance lancinante. Nouvel intermède avec « Marbles II ». Puis, on passe à « Don’t Hurt Yourself » à l’intro acoustique. Le ton se veut plus pop-rock et on se demande pourquoi ce n’est pas lui qui a été choisi en tant que single. « Fantastic Place » nous replonge dans l’ambiance sombre et lancinante. Tout au long de sa progression, il nous semble toujours que Marillion nous a déjà développé tout cela maintes et maintes fois. Conclusion, une certaine lassitude s’installe et on se met à regretter les « marillion.com » et « Anoraknophobia ». Encore un petit entracte avec « Marbles III ».
« Drilling Holes » essaie d’imposer son petit côté plus rock sur cet ensemble. Pas facile! Ce titre a parfois un côté un peu Beatles ce qui n’est certainement pas péjoratif car ce passage sera le meilleur moment de l’album. A nouveau un petit entracte avec « Marbles IV ». Ces petits morceaux sont toujours bien trop court pour développer quoi que ce soit. Dommage! Le dernier titre sera « Neverland ». Enfin, on ressent les sentiments. Marillion y déploie tout son savoir faire. Steve Rothery force l’admiration avec ses interventions et la voix de Steve Hogarth est plus prenante. Sans aucun doute le meilleur titre! Mais pourquoi a-t-il fallu attendre si longtemps? On regrettera quand même l’irritant écho sur le chant au centre du morceau. Il gâche tout le plaisir. Ah oui, j’oubliais le bonus, le mix du single « You’re Gone ». N’avaient-ils vraiment rien d’autre à nous mettre?
En résumé, ce « Marbles » est très décevant. Il se traîne péniblement et il est permis de se demander si Marillion n’a pas sorti là son plus mauvais album de tous les temps. La question à se poser est « La version double ajoute-t-elle les morceaux qui permettent de relever l’ensemble? ». Nous n’avons malheureusement pas la réponse et l’ennui, avec leur politique de distribution, est qu’il vous sera difficile d’en juger vu que votre disquaire n’aura que la version simple. A moins d’être fan indécrottable comme moi (quoique…), ne sautez pas sur « Marbles » les yeux fermés. Vous risqueriez de vous étaller.
Liste des titres :
- The Invisible Man
- Marbles I
- You’re Gone
- Angelina
- Marbles II
- Don’t Hurt Yourself
- Fantastic Place
- Marbles III
- Drilling Holes
- Marbles IV
- Neverland
- Bonus Track: You’re Gone (Single Mix)
Pays: GB
Intact
Sortie: 2004/05/03
Ouh qu’il est dangereux de se lancer dans une critique « à chaud » (même si le métier l’exige) d’un Marillion. Depuis qu’Hogarth est arrivé et à l’exception d’Afraid of sunlight aucun n’album ne m’a emballé à la première écoute (quelques morceaux de-ci de-là) mais aujourd’hui TOUS me plaisent et font office de « classique ». Je pense qu’il en ira de même pour Marbles qui s’offre quelques splendides morceaux. Le double ne m’a pas paru plus long que le simple ce qui tend à me faire penser qu’une fois « dedans » on est bel et bien en présence d’un bon disque.
Philippe
Non non, c’est bien réfléchi. Je l’ai encore écouté plusieurs fois depuis et il faut bien constater que l’album ne démarre qu’au dernier morceau. Avant, il se traîne. J’ai aussi depuis été voir ce que d’autres collègues en pensaient sur internet et il faut bien dire que la plupart sont proches de mon avis en ce qui concerne cette version simple.
Par contre, il semble que la version double soit bien meilleure. Les morceaux supplémentaires sont semble-t-il ceux qui manquent ici. Ce qui revient à se demander pourquoi, après un tel battage sur la sortie d’un double, ont-ils sorti un simple album qui n’est visiblement pas à la hauteur de l’autre. Erreur stratégique il me semble.
Marillion c’est toute une ambiance et si tu entres dedans une fois pris tu est fichus.J’ai le double marbles en boucle et franchement cela fait trés longtemps qu’un disque ne m’avait pas fait autant d’effet(fugazi je pense).De plus Marillion en concert c’est quelque chose d’unique!Un groupe a soutenir car sa conviction fait souvent défaut dans ce millieu!
http://www.discovermarbles.com/index.html
là pour les extraits
http://www.discovermarbles.com/discog/marbles/index.html
sans rancune pour ta critique car trop peu de gens sont réellement sensibles a cette musique.
Agnes
Je suis assez surpris de cette chronique. Marbles, qu’il soit en version double ou en version simple m’apparait comme un chef d’oeuvre ni plus ni moins.
Marillion nous relivre la magie comme ils savaient le faire avant les médiocres Radiation, Marillion.com et Anoraknophobia.
Exceptionnel tout bonnement !