SOLVEIGH, Lionel – Home
Le grand public ne connaît sans doute pas ce personnage discret mais ô combien attachant. Il est pourtant omniprésent dans le monde de la musique indépendante (et émergente) du sud du pays. En effet, Lionel Detry était le guitariste d’Austin Lace tout en étant actif dans l’asbl Court-Circuit ainsi que dans l’organisation du concours Puredemo sur Pure FM.
Un beau jour, toutefois, il a décidé de voler de ses propres ailes. Il s’est rebaptisé Lionel Solveigh (rien à voir avec Martin) et, tel un troubadour armé de sa six cordes, a laissé libre court à son imagination. Après une trentaine de dates, le voici avec un premier album simplement intitulé « Home ».
Et c’est vrai que cet album aurait pu être enregistré à la maison. On y retrouve l’homme et sa voix, sa guitare et quelques instruments rudimentaires. Solitaire et individualiste, il se charge de tous les rôles. Exactement comme lorsqu’il se retrouve sur une scène. Sauf qu’ici, les compositions sont encore plus polies car elles sont passées entre les mains de Mark Rankin (Bloc Party, Emiliana Torrini) à Londres et de Stephan Debruyne (Joshua, Soldout) à Bruxelles, sans altérer leur âme savamment mise en place.
« No Man’s Land » ouvre la plaque en douceur et va tracer la ligne directrice dictée par l’artiste, qui nous emmène dans son monde à lui, au milieu de grands espaces verts. « Young & Wise » est un excellent morceau qui fait penser à Nick Drake, tant dans la manière de chanter que dans les accords de guitare alors que « Anymore » est légèrement plus country, mais montre à quel point il est habile avec son instrument. Rien à redire non plus pour « Off The Shade », à l’atmosphère un peu plus guillerette.
Le problème, c’est qu’arrivé à la moitié du chemin, on finit par se lasser et on se surprend à penser à autre chose tout en laissant couler les mélodies. A moins d’être concentré, notre esprit se retrouve ailleurs avant de revenir au beau milieu du morceau suivant. La faute à des titres plus faibles (« I Have Landed » et son ukulélé, le très long « Comfort ») ou à une certaine lassitude. Par contre, « Small Lands », (qui rappelle les meilleurs moments acoustiques des Smashing Pumpkins), permet de clôturer les festivités sur une note positive (à défaut d’être joyeuse). C’est peut-être même la meilleure composition du bonhomme, bourrée d’émotion.
Quelque part entre « The Spinning Top » (Graham Coxon) et, dans une moindre mesure, « Grace / Wastelands » (Peter Doherty) (pour en citer deux sortis cette année), « Home » est un album intimiste qui s’écoute plus qu’il ne s’entend. Il manque juste un petit hit susceptible de passer en radio pour permettre à son auteur de sortir de l’ombre en tant qu’artiste…
Pays: BE
Humpty Dumpty Records HMPTY007
Sortie: 2009/05/04