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HATFIELD & THE NORTH – Hatfield & The North

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Dans la lignée des groupes de Canterbury, Hatfield & The North vient ajouter sa pierre à l’édifice du jazz-rock expérimental qui a fait la réputation de cette ville anglaise, qui a couvé en son sein des groupes comme Caravan, Matching Mole, Egg, National Health ou les incontournables Soft Machine.

Hatfield & The North apparaît comme une sorte de super-groupe de Canterbury puisqu’il réunit une palette de musiciens s’étant illustrés dans les principaux groupes de cette scène. On retrouve donc Richard Sinclair (basse et chant, ex-Caravan, ex-Camel), Phil Miller (guitare, ex-Matching Mole), Dave Sinclair (claviers, ex-Matching Mole, ex-Caravan), Pip Pyle (batterie, ex-Gong, ex-National Health, futur Soft Heap). Ces musiciens avaient démarré leur projet dans le groupe Delivery en 1972 avant de devenir Hatfield & The North suite à quelques changements de personnel, Dave Sinclair ayant remplacé Steve Miller (rien à voir avec le Steve Miller Band).

Suite au départ de Dave Sinclair en janvier 1973 et son remplacement par Dave Stewart (ex-Egg, rien à voir avec le Dave Stewart d’Eurythmics), Hatfield & The North commet son premier album en 1974 chez la jeune maison Virgin. C’est, comme il faut s’y attendre, un disque estampillé Canterbury et fait dans les règles de l’art. Le jazz-rock expérimental raffiné et joué avec une précision suisse est tout à fait intéressant à écouter, proposant une série de courtes pièces de moins de trois minutes, parfois quelques secondes, hormis les dix minutes de « Son of there’s no place like Homerton » et les neuf minutes de « Shaving is boring ». Derrière les chœurs, on trouve quelques jeunes filles dont Barbara Gaskin (ex-Spirogyra), précisément née à Hatfield, peut-être une source d’inspiration pour le nom du groupe. Robert Wyatt vient également donner quelques coups de cordes vocales sur « Calyx ».

Après des débuts sages, l’album s’emballe sur « Rifferama » puis plonge véritablement dans l’expérimental sur les titres suivants. Les longs solos de claviers ou de guitares de « Shaving is boring » marquent l’apogée de l’album, un must pour tous les amateurs de jazz-rock et les suiveurs de la scène de Canterbury. Ecoutez ceci après un album de Slade et vous sentirez votre quotient intellectuel grimper à toutes vitesses.

Le label Esotering Recordings réédite ce premier album de Hatfield & The North, comme le second, d’ailleurs, et comble l’amateur de petits cadeaux : un superbe livret bien documenté ainsi que trois inédits. Deux de ces inédits figuraient déjà dans la réédition précédente de chez Virgin (il s’agit du single « Let’s eat real soon/Fitter Stoke has a bath » sorti en appui de l’album en novembre 1974), mais le troisième est une nouveauté. Il faut juste déplorer une qualité de la photo de pochette légèrement inférieure à de précédentes éditions, un peu trop sombre par rapport à l’original.

Pays: GB
Esoteric Recordings ECLEC 2139
Sortie: 2009/07/27 (réédition, original 1974)

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