MONTREAL ON FIRE – Decline & Fall
Montreal on Fire. D’emblée le nom du groupe nous titille la mémoire. Le nom du groupe serait-il un raccourci entre les canadiens d’Arcade Fire et Amusement Parks on Fire?
Ces toulousains ont semblent-ils vécus à Montréal d’où le nom du groupe. Ce qui est intéressant avec ce disque c’est qu’il a beaucoup voyagé cet été à mes cotés. D’abord, il a trôné pendant quelques jours en juillet dans une enveloppe en provenance d’Ecaussinnes, Belgique. Puis il a vu la lumière du jour et a passé quelques semaines sur mon bureau sur une petite pile de CDs à chroniquer. J’étais vaguement circonspect devant la pochette. C’est quoi ce mec en caleçon de bain qui fait un poirier au bord d’une piscine? Est-ce Adrien Broué, le chanteur, qui se la joue Robert Smith époque « Pornography »? Luc Ferré, le batteur au jeu binaire très tendance Joy Division? Romain Barbot, Simon Chaubard, tous les deux aux guitares? Enfin, bon, le critique devant critiquer, « Decline and Fall » a atterri dans mon sac à dos destination le sud-est de la France. Il a pris un Airbus A 319 d’EasyJet, aller-retour Bruxelles-Nice. Niché entre mes stylos, mon portefeuille et mes papiers. Il est arrivé à bon port, en un morceau. Il a subi des chocs thermiques dus à l’excessive chaleur qui régnait à Eze et dans l’arrière-pays niçois. Il a fait tellement partie de mes bagages qu’il m’a fallu ne pas l’oublier. Ecoute en catimini sur l’autoradio d’un ami roulant dans son break Volvo V50. Alors, Pascal, tu en penses quoi de Montreal on Fire? Ouais, bof, autoproduit, sans plus.
A mon retour à Bruxelles, l’objet atterri dans ma platine CD. Malheureusement, mon pressentiment se confirme, je ne décolle pas devant ces torrents de chansons qui me plombent le moral et me donnent envie de me jeter par la fenêtre. La voix étranglée d’Adrien Broué semble m’inviter à le rejoindre dans son cercueil. Cette sensation de claustrophobie ne me quitte pas tout au long du disque. Vraiment désolé les gars, moi aussi je suis né à Toulouse mais votre musique m’a laissé de marbre. Par contre, votre disque, en tant qu’objet, a été le témoin lointain de mes sorties nocturnes dans des montagnes escarpées. Il a partagé les senteurs méridionales, celles de l’olivier, de la lavande, du thym et du romarin. Il était silencieux, terré dans mon sac, alors que je contemplais les millions d’étoiles, allongé dehors ou debout sur mon balcon surplombant la vallée de la Roya. Alors désolé les gars si je n’ai pas grand-chose à dire sur votre musique. Mais votre rondelle de plastique et sa pochette ont fait un bout de chemin à mes côtés, ils ont pris part à cet été 2009 inoubliable.
Pays: FR
Lacrymal Records LYL012
Sortie: 2009/09/07