PHOENIX – Alphabetical
Le groupe de Versailles, Phoenix, est composé de Deck D’Arcy, basse, claviers et choeurs, Laurent Brancowitz, guitare, claviers et choeurs, Thomas Mars, chant, et Christian Mazzalai, guitare et choeurs. Parmi les invités, il y a Pino Palladino à la basse, celui-là même qui va accompagner The Who en tournée pour tenter de faire oublier John Entwistle.
Les quatre membres du groupe se sont enfermés dans leur studio pour se prémunir des influences extérieures et produire une œuvre personnelle. Les compositions et les tâches respectives sont collectives. Le co-producteur est Tony Hoffer, qui a aussi mixé l’album.
Le rythme de « Everything Is Everything », avec Alex Locascio à la batterie et aux percussions, est à dominante funky. On y fait usage des samples dans un charivari électro mêlé de drum & bass, sur fond de climat sombre, sur le thème « le changement se fait mais sans espoir d’amélioration ».
« Run Run Run » est plus pop et guilleret, plus light, sans tendance musicale bien définie, mais avec une dominante électro qui induit une sorte de mystère. Par moments, on croirait entendre des accords des Smiths. Chose curieuse, la guitare folk cohabite avec un rythme hip-hop prononcé. Le pompeux « I’m An Actor » voit réapparaître Alex Locascio à la batterie et aux percussions. C’est l’histoire d’un acteur avide de pouvoir, très imbu de sa personne et qui verse dans la mégalomanie la plus délirante.
Les harmonies vocales de « Love For Granted », qui rappellent tantôt les Beatles, tantôt 10CC, avec Ivan Beck à la guitare acoustique et Alex Locascio à la batterie et aux percussions, est une ballade qui parle de mensonges et de secrets enfouis au plus profond de la nature humaine.
Sur un rythme funky à consonance soul lancinante, « Victim Of The Crime », avec Pino Palladino bien mis en valeur à la basse et Alex Locascio derrière les fûts, n’a pas de tendance particulière. « (You Can’t blame It On) Anybody » se déroule calmement sur un rythme funk sans histoire. « Congratulations », avec Pino Palladino à la basse et Jean-Max Mery aux claviers, est un instrumental bourré de gimmicks, de breaks et d’effets spéciaux surprenants.
« If It’s Not With You » voit figurer Jean-Max Mery aux claviers dans un morceau où le chanteur joue les crooners sur fond de musique de jazz. Le très mélancolique et toujours funky « Holdin’ On Together » semble nous dire « peux-tu me sortir de ce désespoir ? ». Enfin, « Alphabetical », avec Pino Palladino à la basse et Jean-Max Mery aux claviers, clôture le set. Avec en prime … un blanc, puis un morceau caché. Ggggggggggrrrrrrrrrrr …
Mélange de funk, de soul, d’ambient, de hip-hop, de jazz, avec un zeste de Justin Timberlake, ce CD jubilatoire au climat sombre défie les classifications et ne peut être attribué à un genre bien particulier. Il rappelle par certains côtés les années quatre-vingts. C’est très tendance ! Ils sont venus récemment au Bota (voir l’excellent compte rendu de Olive06 – Phoenix aux Nuits du Botanique, vendredi 7 mai 2004).
Les titres :
- « Everything Is Everything »
- « Run Run Run »
- « I’m An Actor »
- « Love For Granted »
- « Victim Of The Crime »
- « (You Can’t blame It On) Anybody »
- « Congratulations »
- « If It’s Not With You »
- « Holding On Together »
- « Alphabetical »
Pays: FR
Source / Virgin Music 724359863504
Sortie: 2004/03/29