LITTLE TRAGEDIES – The Paris Symphony
Little Tragedies est avant tout le projet de Gennady Ilyin, claviériste russe diplômé du conservatoire de Saint Petersbourg et établi à Koursk. C’est une formation à effectif variable. Sur ce disque-ci, Gennady est accompagné de Yury Skripkin (batterie), et d’Oleg Babyin (basse). Little Tragedies a été formé en 1994.
« The Paris Symphony » est en fait une œuvre écrite suite à une visite parisienne que Gennady effectua en avril 1995 et après qu’il ait assisté à la messe de Pâques à la Cathédrale Notre-Dame de Paris. Cette symphonie (c’en est réellement une !) fut enregistrée en septembre 1997 au studio Blackbird à Moscou. Elle n’avait jamais eu l’honneur d’une publication internationale. C’est chose faite.
Cette symphonie est divisée en six parties, portant chacune le nom d’un monument ou site parisien, à l’exception de la quatrième intitulée « Napoléon ». Ca démarre sec, grandes orgues rappelant les œuvres religieuses de Bach ou de Haendel, la messe commence. Ensuite la rythmique apparaît, style jazz-rock de très bon niveau. Malheureusement, Gennady sature très rapidement nos tympans de tonitruences synthétiques. Visiblement, notre virtuose (car pour bien jouer, il joue vachement bien) est un admirateur d’Emerson, Lake and Palmer. Tout cela est très bien joué, les instruments classiques étant figurés par des claviers analogiques typiques des années septante. Mais lorsque Gennady nous assène ses accords de synthé criards et suraigus, cela devient assourdissant. Hélas, trois fois hélas, cela semble être de son goût, et ces claviers agressifs, sont omniprésents sur cet album.
Dommage car l’écriture semble excellente. Je ne suis qu’un profane en musique classique, mais certains passages, en particulier « Hôtel des Invalides » et « Jardin du Luxembourg » ne sont pas sans rappeler les « Tableaux d’une Exposition » de Moussorgski, œuvre transposée d’ailleurs par ELP. Je suis persuadé que cette symphonie parisienne gagnerait a être interprétée par un orchestre classique. Quant à cette version synthétique, il vaut mieux éviter de la programmer quelque part en plein air, au risque de voir les pompiers locaux débarquer rapidement ! On se retrouve plongé dans la bataille de Koursk, avec les orgues de Staline qui pilonnent la Wehrmacht en déroute. Ite missa est !
Loin de moi l’idée de remettre en question le talent de notre compositeur russe, il transpire tout au long de l’album, mais l’interprétation qu’il en propose est vraiment trop lourde, indigeste, enfin… question de goût. A noter que les plages proposées en bonus sont beaucoup plus légères, « Romantic Waltz » en particulier.
Pays: RU
Musea Records FGBG4784
Sortie: 2009/03 (réédition, original 1997)