PROCOL HARUM – In Concert With The Danish National Concert Orchestra & Choir
Procol Harum nous ressort un album public avec orchestre symphonique. Enfin quand j’écris Procol Harum, il faudrait plutôt créditer ce projet à Gary Brooker, seul membre de l’équipe originale à encore faire partie du groupe. Faut dire que Mister Brooker sort d’un procès avec Matthew Fisher, l’organiste des premiers albums et qui avait rejoint Procol Harum entre 1991 et 2004, procès à propos des royalties de « A Whiter Shade Of Pale », célèbre standard de la formation.
Ce n’est pas le premier essai de ce type que Gary Brooker entreprend, un « Live With The Edmonton Symphony Orchestra » était déjà sorti en 1972, et Gary a également produit en 1996 « The Long Goodbye (The Symphonic Music Of Procol Harum) », album symphonique sur lequel jouent tour à tour des ex membres du groupe accompagnant des invités tels que Tom Jones ou… James Galway.
Ce disque-ci a été enregistré en public dans la petite bourgade de Lejre à 40 kilomètres à l’ouest de Copenhague en 2006. La liste de titres reprend majoritairement des œuvres de 1967 à 1977. La formation est constituée de Gary Brooker bien sûr (piano et chant), Josh Phillips (orgue Hammond), Geoff Whitehorn (guitare et chant), Mark Brzezicki (batterie et chant) et Matt Pegg (basse et chant), sans oublier l’orchestre national danois et les chœurs.
Les associations de formations rock et de grands orchestres classiques n’ont pas souvent offert de moments inoubliables, et force est de constater que celle-ci n’échappe malheureusement pas à la règle. Les introductions classiques de l’orchestre sont souvent très emphatiques, les solos de guitares lourds et les chœurs n’allègent certainement pas l’ensemble. L’adagio introduisant « A Whiter Shade Of Pale » (et qui serait dû à Darryl Way de Curved Air) en est un bel exemple, baroque, tout en sophistication, magnifiquement joué évidemment, mais n’apportant rien au morceau qui suit (ça tranche même avec la chanson !).
Même un morceau symphonique à la base comme « A Salty Dog » est alourdit, par des chœurs pseudos-grégoriens façon B.O. du film « Les Visiteurs ». Le côté pompeux du projet trouve son apothéose avec le morceau de clôture : « Conquistador », tout un programme! Le disque est évidemment écoutable, les chansons de base étant très bonnes, mais ce sont les arrangements qui ne sont vraiment pas enthousiasmants.
Une galette bien dispensable, à réserver aux collectionneurs (à ce propos, cela doit également sortir en DVD au mois de mai). Pour les autres, si vous voulez réécouter ou découvrir Procol Harum, intéressez-vous plutôt à des œuvres majeures telles que « A Salty Dog » ou encore « Procol Harum »… la discographie du groupe est suffisamment riche.
Pays: GB
Eagle Records EAGCD400
Sortie: 2009/03