STARSAILOR – All The Plans
En 2001, après avoir découvert « Alcoholic » sur une compilation du New Musical Express, je suis complètement tombé sous le charme de Starsailor. Quelques semaines plus tard, j’étais en première ligne pour leur prestation au Pukkelpop en début d’après-midi (les puristes me diront qu’ils les avaient déjà vus au Club de l’AB en mai). Quant à leur premier album (« Love Is Here »), il trône parmi mes favoris de la décennie et leur concert à l’AB en novembre de cette année-là m’avait littéralement impressionné.
Leur deuxième album, « Silence Is Easy« (2003) tient encore bien la route et ils peuvent se targuer d’avoir été un des derniers (le dernier?) groupes à être produits par Phil Spector avant qu’il ne fasse plus les premières pages des journaux judiciaires que musicaux. Cela dit, c’est à partir du moment où Stuart Price (oui oui, l’actuel bassiste de Madonna et ancien membre, entre autre, de Zoot Woman) a passé le titre « Four To The Floor » à la moulinette que j’ai commencé à prendre mes distances par rapport à eux, au contraire de la majorité des gens qui découvraient par la même occasion une fausse facette du quatuor, composé du chanteur James Walsh, du claviériste Barry Westhead, du bassiste James Stelfox et du batteur Ben Byrne. « On The Outside« (2005) continuait la descente aux enfers (d’un point de vue artistique) et n’apportait pas grand-chose de nouveau. C’est vous dire si j’étais sceptique à l’idée de découvrir « All The Plans », le quatrième album de Starsailor.
Commençons par le positif et rassurons d’emblée les fans, la voix de James Walsh est intacte et reste un vecteur incroyable d’émotions. Cela demeure le point fort du groupe, au même titre que quelques éclairs de génie qui empêchent de lasser. Ainsi, on se régale sur « All The Plans », « Neon Sky » et surtout « The Thames », bien mis en valeur par la production soignée de Steve Osborne (qui avait déjà participé à « Love Is Here »). En plus de ça, ils ont eu l’immense privilège d’accueillir la légende qu’est Ronnie Wood des Rolling Stones pour quelques parties de guitare.
Par contre, j’ai l’impression que la magie a un peu disparu (c’était déjà le cas sur l’album précédent). Aujourd’hui, rien ne ressemble plus à un album de Starsailor qu’un autre album de Starsailor. Et encore, sur la plage qui ouvre la plaque et single actuel (« Tell Me It’s Not Over »), on jurerait entendre l’intro de « The Hardest Part » de Coldplay (je me suis fait avoir au premier passage radio). Majoritairement calme et langoureux avec un piano omniprésent, on retrouve tout de même quelques passages plus remuants (« Stars And Stripes », « Hurts Too Much ») mais cela reste inoffensif et parfois même bien peu accrocheur (« Change My Mind »). Pointons toutefois la plage qui clôture l’album (« Safe At Home »), qui est une petite perle toute douce.
Starsailor a donc accouché (dans la douleur) d’un album plaisant, sans plus. Ils vont certainement en vendre un paquet aux jeunes filles (bien qu’ils n’aient cette fois-ci atteint que la 26e position des charts anglais) qui viendront aux concerts pour voir la frimousse de James Walsh et se délecter des compositions mielleuses du groupe. Il n’y a donc rien de bien neuf à se mettre sous l’oreille…
Pays: GB
EMI Record Ltd CDV3055
Sortie: 2009/03/09