LOVE, Courtney – America’s Sweetheart

Line-up : Courtney Love, voix, guitare, Emilie Autumn, guitare, Jerry Best, Samantha Maloney, Scott McCloud, guitare, et Patty Schemel, batterie. Pour les compositions, elle se fait aider par Linda Perry (Four Non Blondes, Pink et … Christina Aguilera) et Bernie Taupin (Elton John). Les producteurs sont Courtney Love, James Barber, son ex, Josh Abraham et Matt Serletic.

« Mono », dans la mouvance de « Celebrity Skin », fait illusion. Mais « Celebrity Skin », c’était en 1998 et les temps ont bien changé. De plus, elle était aidée par Billy Corgan. Il n’est plus là et ça s’entend, même si les riffs font encore partie d’un contexte aujourd’hui oublié. Dans « But Julian, I’m Just A Little Bit Older Than You », elle se moque de Julian Casablancas, le chanteur des Strokes, et lui demande de se taire avec une hargne telle qu’elle finira bien par lui faire peur. Par contraste, « Hold On To Me » en paraît presque intimiste et constitue une bonne chanson.

« Sunset Strip » fait apparaître les limites vocales de la chanteuse, au point que c’en est pathétique, comme l’est sa carrière chaotique. « All The Drugs » est un hymne aux bienfaits des drogues. Quand on entend Courtney Love chanter ça, on se demande vraiment de quels bienfaits elle parle car elle arrive à peine à articuler convenablement les mots. En tout cas, ça ne l’a pas rendue très créative. Mais là aussi, les riffs des guitares font croire aux temps meilleurs. En somme, elle est bien soutenue par ses comparses.

« Almost Golden » est une nouvelle démonstration des limites de sa voix, même si elle y met tout son cœur. Dans « I’ll Do Anything », elle se souvient manifestement de sa période dorée avec Kurt Cobain. C’est piqué sur « Smells Like Teen Spirit », non ? En tout cas, c’est bien imité. « Uncool » est sans doute le meilleur titre de l’album par son côté plus intime. En fait, c’est une chanson d’amour façon Courtney Love. En voici un extrait :

I don’t wanna die and I don’t wanna live
Baby, I just want a chance to be with you
I tried, oh, I love you
I swear to God I never felt so alive

« Life Despite God » montre d’emblée que la voix de Love est insuffisante pour assurer : gueuler n’est pas chanter. « Hello » est une parenthèse agréable dans ce CD, même si les paroles sont plutôt indigentes, ce qui est curieux pour quelqu’un qui se considère comme un auteur incontournable, ce qu’elle n’a jamais été. « Zeplin Song » sonne plus Elastica que nature. Un vrai plagiat. Et elle évoque même les Sex Pistols ! « Never Gonna Be The Same » est une ballade assez agréable desservie par sa voix abîmée par les excès.

Courtney se prend pour le centre de l’univers, rien de moins. Son narcissisme n’a décidément pas de limite et n’a d’égal que la surestimation de son ego. Elle veut à tout prix être célèbre et pour cela, elle est prête à tout. Plutôt que de jouer sur la qualité, ce dont elle n’est sans doute pas capable, elle joue sur la provocation. Elle chante son mal être, ses amours déçues et le vide de sa vie de « star » à Los Angeles. Boring …

En résumé, ce CD « druggy » est marqué par les limites vocales et créatives de la pauvre Courtney. Même le livret, en minuscules lettres blanches sur fond rose, est illisible. Il n’y a pas de réflexion à apporter sur le fait d’être ou d’avoir été : elle n’a jamais été que dans son rêve.

Les titres :

1. « Mono »
2. « But Julian, I’m Just A Little Bit Older Than You »
3. « Hold On To Me »
4. « Sunset Strip »
5. « All The Drugs »
6. « Almost Golden »
7. « I’ll Do Anything »
8. « Uncool »
9. « Life Despite God »
10. « Hello »
11. « Zeplin Song »
12. « Never Gonna Be The Same »

Pays: US
Virgin 7243 5 93335 2 6
Sortie: 2004/02/10