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JUPITER SOCIETY – First Contact // Last Warning

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[Total: 2 Moyenne: 5]

Derrière ce nouveau projet nous arrivant de Suède, il y a le claviériste leader du groupe Carptree dont nous vous avons déjà parlé. Carl Westholm officie également dans un autre band dénommé Krux. Il a bâti ici un concept album autour de jours importants qui pourraient survenir dans le futur. On comprend bien au vu de la pochette qu’on nage en pleine science fiction. Alors premier contact ou dernier avertissement ?

Carl Westholm et son Carptree nous avaient déjà habitué à des albums de grande qualité. Cette fois encore c’est le cas. C’est même peut-être sa plus grande réalisation à ce jour et un album incontournable de cette année 2008.

Westholm a fait appel à différents chanteurs pour endosser les rôles du concept. Il y a Nils Erikson, Öivin Tronstad, Mats Levén (Treat, Y.Malmsteen, Therion, Krux) qui joue aussi de la batterie sur certains titres, Cia Backman et Declan Burke (Darwin’s Radio, Frost). On pourrait donc s’attendre à des voix bien différentes. Pourtant la principale caractéristique est que tous ces chanteurs ont des voix très proches. Cela renforce l’unité générale de l’opus et lui simplifie la tâche s’il lui venait à l’idée de transporter cela en concerts.

D’emblée, avec « The Pilot », nous ressentons la grande intensité qui ne nous quittera plus durant toute l’écoute de cet album. Le progressif proposé est très symphonique. Les chants sont captivants. Leur côté lancinant ajoute à la profondeur. La tension qui se dégage de ces jours futurs est prenante. « Bismarck explorer » est sublime. La profondeur rythmique heavy a du Ayreon dans les veines. Une grande mélancolie baigne « Cold rigid and remote ». La voix de Mats Levén fait merveille, plus captivante y a pas ! Les voix et les choeurs nous font entrer dans une ambiance opéra rock. La guitare super heavy de « Abduction » plante un décor où règne le mystère. Ses riffs sont puissants et dévastateurs. Le synthé virevolte pour un court solo.

Dans le froid de l’espace on guette l’ennemi. On ne le voit pas, on ne l’entend pas, mais il est bien là. Le chant alterne les tonalités. On retient son souffle avant de terminer sur une mélodie intense dont on aura peine à se décrocher. « Solitude unites us » est la rencontre de deux hommes seuls, chacun dans leur satellite, lorsque leurs orbites se croisent. Carl fait virevolter ses synthés comme pour établir le contact. « 8511 » est basé sur la recherche d’une vie extra-terrestre. Les rapports se suivent, on croit la découvrir en relevant la 8511e observation en 164 ans. Musicalement, les tons de l’introduction empruntent quelques effets à Kraftwerk ou Jean-Michel Jarre. Ensuite il a y une intensité vocale aux couleurs d’un Roger Chapman (Family pour ceux qui l’auraient oublié!). On y reconnaît cette petite vibration frémissante. « Presumed dying » termine l’opus par une explosion. Accident, attaque, sabotage ? Les tons virent au drame. Le piano termine en distillant des notes se perdant dans l’espace.

Avec Jupiter Society, Carl Westholm frappe un grand coup. S’il avait déjà fait ses preuves avec Carptree, il s’impose ici avec un album d’une grande perfection, dégageant une forte intensité, captivant d’un bout à l’autre, bref un indispensable pour les fans de métal progressif symphonique et notamment ceux de Ayreon dont le dernier opus « 01011001 » n’égale pas celui-ci.

Pays: SE
Fosfor Creation CWJS1
Sortie: 2008/06/09

One thought on “JUPITER SOCIETY – First Contact // Last Warning

  • D’entrée « The Pilot » focalise vos émotions dans l’étrange aiguisant votre curiosité vers l’ouverture d’autres horizons, voire même au travers d’un sentiment paradoxal entre le suspens (mise en garde) et l’apesanteur (légèreté).
    Pour aborder par la suite le vif du sujet où la voix superbe d’un leader marque son empreinte avec des choeurs en vocoder et communique avec les machines. Dans un second élan, elle s’éclate sur les ondes sonores dessinant les contours sinusoïdaux en symbiose parfaite avec l’électro.
    Sans prélude « Bismarck explorer » dynamise l’ambiance par sa rythmique solide, pareille à une poussée des remparts. Les choeurs mixés à l’électro, renforcent une sublime montée où les synthés, poussés par la batterie, terminent majestueusement le titre.

    Le tout aussi superbe « Cold rigid and remote », vous plonge au coeur d’une nébuleuse, un petit chef-d’oeuvre en soi qui aiguisera tous vos sens. Attendez-vous à de fortes émotions, votre cerveau communique avec vos tripes dont l’unique intermédiaire est cette Musique. Une remise en question s’offre à vous suivie d’un changement de direction. De l’intensité et une certaine hiérarchie est apportée aux déclarations par le chant qui roule quelquefois les R, les choeurs s’y arpentent et les arrangements donnent à ce titre une richesse incroyable. (Pour les grands sensibles: écouter ce titre lors de fortes chaleurs, il vous fera frissonner…)

    Alors que vous grimpez au plafond vous n’entendrez peut-être pas les paroles introduites en fade in. « Abduction » vous dégage de la vision floue établie précédemment. La basse vous accompagne au travers un corridor ascensionnel, les machines reprennent le contact par de mystiques incantations, le clavier ne se distille qu’une seule fois comme une mise en garde.

    Les à-coups sonores se mettent en place, l’atmosphère est menaçante, vous atteignez le niveau de « The Enemy ». Des murmures récurrents appréhendent une étape difficile. Une première voix au ton grave s’associe à la prudence, un souffle court sur la nuque, un climat pesant s’installe. A mi-parcours, vous est face au danger. Fini de se scruter, la stratégie du conflit est élaborée, l’affrontement est de mise …
    Le synthé offre une flopée de notes en guise d’issue échappatoire et vous piétinez celles-ci immanquablement, pour ensuite tournoyer en apesanteur vers « Solitude unites us ».
    Ce 6e titre sonne l’heure du bilan, l’inventaire du conflit passé, la reprise en main vous trimbale d’efforts en complications, il faut rétablir le contact, les tentatives en ce sens sont nombreuses autant qu’elles sont vaines.

    Premier blanc de l’album… Les pulsations artificielles de « 8511 » prennent place, des sons aquatiques immergent votre cortex cérébral alors qu’une ligne stridente distord vos sens. Amis ou ennemis? Une armée de choeurs croise votre route…

    « Presumed dying » se vit comme un conflit entre l’état comateux et le retour vers la conscience. La jungle qu’est devenu votre intérieur, vous fait évoluer en suspension d’une corde de guitare à l’autre en guise de lianes. Le voyage est long, la lumière s’éloigne au fur et à mesure que vous avancez. Le passage douloureux de l’autre côté se fait au travers des distorsions pour ensuite être guidé sereinement par des notes de piano et des arrangements d’une douceur réconfortante. Etrange sensation, vous venez de voyager sur la ligne d’horizon, vous nagez, vous volez entre ciel et mer.

    Au final, la boucle est bouclée entre le premier titre et le dernier par un sentiment paradoxal.

    Que dire de plus… si ce n’est qu’un voyage extraordinaire vous est offert par Jupiter Society. Par moment certaines émotions m’ont rappelé, pour ceux qui connaissent, le tout grand « Subterranea » de IQ ou encore le sublime et plus récent « Untitled » de Korn mais dans des imaginaires totalement différents. Par contre, ils offrent des conditions de voyage identiques… en Première Classe!

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