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VALIENT THORR – Immortalizer

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Valient Thorr est un des ces nombreux petits groupes heavy généralement classés dans la catégorie stoner. La vie est dure pour ce genre de combos condamnés à tourner sans cesse sur les scènes du monde, pour arracher sou par sou juste de quoi continuer à assouvir leur passion du rock. Alors, dans cette jungle abandonnée à la concurrence la plus sauvage, il faut savoir se distinguer. Valient Thorr l’a bien compris, ne serait-ce que par son concept, qui consiste à défendre devant le public des origines extra-terrestres. Oui, Valient Thorr vient de Vénus, passait dans le coin, a vu de la lumière et a atterri sur Terre, très exactement en Caroline du Nord, où il sévit depuis 2001. Cette vaste blague est basée sur d’authentiques faits, survenus en 1957, où un type du nom de Val Thorr affirmait être arrivé de Vénus pour sauver les hommes. Des trucs qui ne se passent qu’aux Etats-Unis…

Et c’est vrai que sur scène, ces types semblent d’un autre monde. C’est le chanteur Valient Himself (oui, c’est son nom) qui monopolise 80% de l’attention. Sorte de Captain Beefheart mélangé à du Ozzy, il est capable de vous faire basculer une audience dans la démence. Et point de vue musique, Valient Thorr ne fait pas dans le space-rock mais dans le bon vieux gros stoner seventies sévèrement burné et anti-commercial. Habitué des tournées marathons de 250 dates par an, Valient Thorr a pu se faire les dents en ouverture de groupes comme Eagles Of Death Metal, Gogol Bordello, Fu Manchu ou Motörhead.

Les trois précédents albums du groupe (« Stranded on Earth », 2003 ; « Total universe man », 2005 et « Legend of the world », 2006) étaient marqués du sceau des Seventies, avec discours humanitaire et écologiste (genre Apocalypse, pas vraiment Médecins du Monde, si vous voyez ce que je veux dire), riffs fumés au pavot et odeur de pétrole pas encore trop cher. Avec « Immortalizer », son quatrième opus, Valient Thorr remplace les canifs par de gros couteaux de boucher et taille sans merci dans la viande. C’est à Seattle, sous la main experte du producteur Jack Endino (Nirvana, Soundgarden, Mudhoney, Hot Hot Heat, High On Fire, n’en jetez plus), que Valient Thorr a sorti des usines sidérurgiques cette plaque de tôle qui va vous faire onduler le cervelet. Non seulement, le hard rock Seventies fougueux vous comprime les neurones mais encore des coulées de punk hardcore viennent vous siroter la matière cervicale pour ne faire de vous qu’un zombie haineux prêt à foncer dans le tas.

Rugueux, rapide, revendicatif, truffé de solos épiques, chargé en octane jusqu’à la gueule, « Immortalizer » défonce bien, pilonne dans les règles de l’art, inquiète sans surcharge d’effets, bref, va au but : botter les arrière-trains à coups de rock ‘n’ roll. Voilà quatorze titres qui déboulent des starting-blocks, vous traversent le bulbe rachidien par le milieu et ressortent par des oreilles laissées en compote. Le mieux, c’est que ce n’est pas que du binaire simplet, Valient Thorr étant capable de brusques retournements de tempos, de changements de breaks et d’acrobaties rythmiques qui donnent une touche progressive et technique aux menhirs qui vous aplatissent. Bref, du travail de vrais musiciens, quoi! Que demander de plus? Les voir au Graspop le 28 juin, par exemple?

Pays: US
Volcom VOL087912
Sortie: 2008/06/16

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