CRUXSHADOWS (The) – Dreamcypher
The Crüxshadows est un groupe américain qui vient du nord de la Floride. A l’origine, c’était un groupe de « goth rock » mais les changements de personnel successifs au sein du groupe l’ont amené à se diriger vers d’autres genres musicaux. Successivement, le groupe s’est tourné vers Duran Duran, Depeche Mode et Moby mais aussi vers l’« industrial dance ». Tout ça fait un amalgame un peu hybride qui correspond à une réalité bien présente sur ce CD.
« Windbringer » ouvre avec sa musique électronique bien typée agrémentée de percussions bien senties qui résultent de la musique festive et jubilatoire de Moby. « Sophia (Billboard #1 Dance Single) » est un titre complètement différent, en tout cas au début. On a affaire ensuite à une musique qui cherche sa voie entre musique électronique relevée par la présence d’un violon très bien joué et musique festive.
« Defender » est du même acabit et la ressemblance avec les groupes cités est tempérée par les interventions discrètes au violon mais l’influence de Moby est on ne peut plus présente. Avec les beats irrésistibles, on reconnaît la propension de Moby à jouer une musique jubilatoire. Plus aérien et plus long, « Perfect » est un peu plus électronique encore et on frise la musique « ambient » mais, paradoxe, sur un rythme échevelé. La voix et la répétition du thème principal rappellent Duran Duran pendant sa période de gloire.
Presque aussi long, « Elissa » débute au piano mais il est rapidement relayé par des beats irrésistibles très appuyés. Ici, c’est à Brian Molko que la voix fait penser mais aussi à Andy Bell, le chanteur de Erasure, suivant les intonations du chant. « Eye Of The Storm » est aussi un très long morceau qui évoque plutôt Depeche Mode mais sans la voix de Gahan. L’alternance entre violon et musique électro est particulièrement bien programmée et agencée. Le groupe cherche sa voie entre deux tendances pour créer du neuf.
« Ariadne » débute par un mélange de beats assassins et de recherches sonores jouées au violon. Ce mélange détonant n’est pas sans intérêt. La suite est plus conventionnelle mais après deux minutes, on assiste à un dialogue très riche entre les différentes tendances, comme si on tentait d’établir une hiérarchie définitive admise par tous. A ce petit jeu, le violon sort vainqueur mais l’électro garde des ressources qui laissent augurer d’une résistance farouche.
En hommage appuyé à Depeche Mode, « Solus » débute plus lentement mais bientôt, le rythme augmente en intensité. On est plus proche alors d’une musique jubilatoire que ne désavouerait pas Moby. Les deux tendances cohabitent de façon harmonieuse jusqu’à la fin, seulement interrompues par des interventions sublimes du violon. D’inspiration plus classique, le très long « Memorare » est plus lent et le violon peut enfin donner sa pleine mesure, de même que le piano. La voix prend des intonations diverses qui contribuent aussi à la beauté et à la qualité de l’ensemble pour donner un résultat final brillant.
« Birthday » est le point d’orgue qui constitue la synthèse de toutes les tendances présentes sur l’album en faisant la part belle tant au martèlement des beats qu’à l’électro et au violon. Les voix s’unissent pour donner des harmonies vocales bien en phase et les diverses tendances s’unissent aux percussions dans un bouquet final surprenant.
Cet étonnant album qui fait la part belle à toutes les tendances semble hésiter entre diverses voies à prendre sans vraiment choisir. Cela donne un résultat très honorable qui plaira aux fans d’électro comme aux adeptes de la musique dansante pour autant que ceux-ci ne recherchent pas l’innovation.
Pays: US
Dancing Ferret Discs, Inc. DFD-20117
Sortie: 2008/01/19