AIR TRAFFIC – Fractured Life

Le groupe Air Traffic vient de Bournemouth, au sud de l’Angleterre. Ce n’est pas une ville célèbre dans le domaine du rock mais le leader du groupe estime que c’est une chance de pouvoir développer sa propre personnalité loin des pressions médiatiques qui règnent dans certaines autres villes. On ne peut lui donner tort, d’autant plus que le résultat est totalement probant : il ne ressemble à aucun autre.

« Just Abuse Me » est un titre sautillant qui montre bien la prédominance du clavier et qui illustre parfaitement la voix de falsetto de Chris Wall, qui compose tous les titres et les soumet à l’approbation des autres membres du groupe. Sur le plan des paroles, il nous dit que l’amour est bizarre : on est attiré par une personne, on est prêt à mourir pour elle sans vraiment savoir qui elle est et sans pouvoir lire dans son cerveau pour mieux la connaître. Sorti en single, « Charlotte » est un titre qui décrit les symptômes positifs et négatifs de l’amour.

Le très mélodique « Shooting Star » est aussi sorti en single. Plus sûr de lui, l’auteur du texte est certain de son fait, cette fois. C’est toujours le piano qui mène le jeu même si les guitares ont du répondant. La certitude cède la place à l’inquiétude de la séparation sur « No More Running Away », un titre syncopé qui est fort différent du reste de l’album, comme « Empty Space », une ballade triste qui évoque la mort d’une amie de sa compagne dans un accident de voiture.

C’est une magnifique intro au piano qui conduit à « Time Goes By », un autre single accrocheur dominé par une mélodie très belle et facile à mémoriser, tandis que « I Like That » est plus emphatique et chanté avec talent par Chris Wall, qui a abandonné sa voix de falsetto. Accrocheur en diable, « Never Even Told Me Her Name » est aussi sorti en single. Il met bien en valeur les qualités rythmiques du groupe quand il s’éloigne des ballades nostalgiques. « Get In Line » est un titre très rythmé où on se sent bien et où on perd la notion du temps, comme l’auteur.

« I Can’t Understand » est plus lent et parle de l’amour retrouvé. « Your Fractured Life », qui dure un peu plus de quatre minutes, allie emphase et ballade nostalgique. L’auteur est un peu perdu et demande à l’être aimé de ne pas le laisser tomber. « Pee Wee Martini » est un titre caché instrumental agréable qui apparaît après un très long et détestable blanc d’un quart d’heure qui met les nerfs à rude épreuve. Est-ce ainsi qu’on va sauver l’industrie du disque ?

Très bon premier album d’un groupe peu connu révélé par Jools Holland, le découvreur de talents bien connu. Chris Wall décrit des sentiments complexes et parfois un peu contradictoires. Le producteur David Kosten tempère un peu ses ardeurs. Les atouts du combo sont un très bon chanteur / compositeur / pianiste et une rythmique à la hauteur. Une découverte.

Pays: GB
EMI 00946-39663323
Sortie: 2007/07/02