RARE BIRD – Rare Bird
Fondé en 1969 à Londres, Rare Bird s’est fait connaître principalement par son fameux single « Sympathy » qui à l’époque s’est retrouvé en haut de beaucoup de hit-parades. Ce premier album éponyme sorti en 1969 a été produit par John Anthony. Si ce nom ne vous dit rien, sachez quand même que c’est lui qui a produit « Trespass » et « Nurcery Cryme » de Genesis. C’est aussi le premier album sorti sur le nouvellement créé label Charisma. Voilà qui n’est pas rien.
Rare Bird montre d’ailleurs des propensions au rock progressif qui n’existait pas encore. Peut-être finalement en ont-ils posé les jalons avant Genesis ? On y ressent comme influences celle des Nice de Keith Emerson. Il faut dire que le leader ici est Graham Field, lui aussi claviériste.
La particularité du groupe était d’avoir deux claviéristes. Aux côtés de Graham Field, il y avait le pianiste David Kaffinetti. Le chant et la basse sont assurés par Steve Gould alors que la batterie est tenue par Mark Ashton. Vous constaterez donc qu’il n’y a pas de guitariste au sein de Rare Bird. Ce sont les claviéristes qui jouent les remplaçants.
Pour ce premier album, le groupe travaille beaucoup sur les ambiances. Les compositions sont assez alambiquées alternant les tableaux. Si avec le recul (il y a quand même 38 ans que c’est sorti!) cela peut sembler encore fébrile, il faut bien avouer que cela tient bien la route comparé au premier Genesis « From Genesis To Revelation », preuve s’il en est que Rare Bird est bien à classer dans le prog de l’époque.
Un titre comme « Melanie » montre qu’ils ont bien des possibilités. Ils s’aventurent dans un style plus jazz-rock baigné dans les influences Canterbury. L’incontournable « Sympathy » est bien sûr présent ici. Il y est même en deux versions, l’une est celle de l’album, l’autre en bonus est la version mono du 45 tours sorti de l’époque. L’autre bonus est la face B de ce 45 tours intitulée « Devil’s High Concern ». Enfin, « God of War » montre la voie de leur second opus.
Cette réédition entièrement remasterisée attirera certainement les fans de l’époque qui attendaient cela avec impatience d’autant plus que le livret contient un historique retraçant les débuts du groupe et l’enregistrement de l’album. Sans doute n’est-ce pas le meilleur opus de Rare Bird, mais c’est ici qu’ils plantent les jalons de leur courte carrière. Bien sûr on sent que cela a pris un sérieux coup de vieux mais cela semble malgré tout un jalon important de la transition entre les sixties et les seventies comme du passage du psychédélisme vers le progressif.
Pays: GB
Cherry Red Records / Esotheric Recordings ECLEC 2001
Sortie: 2007 (réédition, original 1969)
