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GAHAN, Dave – Hourglass

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Après un excellent « Paper Monsters » où il nous contait ses démêlés avec la came et sa façon d’en sortir, Gahan remet ça avec « Hourglass » mais ici, il est un peu plus cool et son album est plus électro. Il est aidé par Christian Eigner et Andrew Phillpot qui l’ont déjà secondé sur « Playing The Angel ». Ils ont l’art de créer une atmosphère glaciale mais fascinante. Sur le plan du contenu, Gahan aborde la dualité faute – rédemption tout au long de son périple à travers un passé parfois douloureux dont il semble être sorti. Mais pour combien de temps ?

Le majestueux « Saw Something » est une magnifique introduction marquée par l’électronique comme au bon vieux temps mais avec les techniques de pointe. On ne reste pas plus de vingt ans au sein de Depeche Mode sans en être marqué à vie mais plutôt que de reproduire les vieilles recettes comme Kraftwerk, Gahan les adapte au goût du jour. Somptueux ! « Kingdom » est un single imparable, l’idéal pour promouvoir un album où il met en valeur des qualités vocales retrouvées. Son charisme devrait faire le reste en concert. Le climat de ce morceau bien structuré et très soigné sur le plan technique est particulièrement envoûtant.

Le suivant, « Deeper & Deeper », est plus bizarroïde, à la limite du scope. Mais qu’est-ce que le rock ? Un état d’esprit avant tout. De ce point de vue, on est en plein dedans. « 21 Days » est un peu différent dans la mesure où il rappelle ce qu’il a fait dans le passé avec Depeche Mode mais en plus groovy, chaque phrase étant ponctuée par des effets électro tandis que « Miracles », nettement plus doux et introspectif, est une sorte de prière et participe au contexte général de rédemption abordé depuis le début dans une atmosphère troublante et majestueuse. « Use You » groove pas possible et constitue aussi à sa manière un des points forts de cet album fascinant.

« Insoluble » est un titre énigmatique et troublant par son climat déstabilisant qui entraîne malgré tout la réflexion. Est-ce la rechute qu’elle craint, la petite amie ? Sur ce point, il se veut rassurant. « Endless » débute par des bruits de vagues mais bifurque vers des effets électroniques répétitifs lancinants donnés par des samples où la réverb est utilisée à bon escient. On en ressent une impression de flottement sans fin. Avec « A Little Lie », on renoue avec le climat fascinant et la froideur glaciale d’un monde sans âme où la voix semble se frayer un chemin au milieu d’un groove irrésistible. « Down » démarre dans une atmosphère oppressante et parle de la rechute possible quand on est seul et qu’il fait froid. Lugubre fin d’un album nostalgique et tourmenté.

Cet album très personnel est par certains aspects encore meilleur que « Paper Monsters », au niveau des compositions notamment. Ce dernier était un exorcisme destiné à sortir de l’enfer de l’alcool et de la drogue. Plus personnel encore sur le plan de la forme, celui-ci est aussi une interrogation sur le sens de la vie et évoque une rédemption sans divinité. Sur le plan technique, il induit une évolution sensible vers plus d’électronique, ce qui ne sera pas nécessairement au goût de tout le monde. C’est néanmoins un très bon album.

Pays: GB
EMI CDSTUMM 298
Sortie: 2007/10/22

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