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HOAX FUNERAL – Pour Away the Ocean

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Hoax Funeral est un groupe anglais dont la chanteuse est américaine mais contrairement à ce qu’on pourrait croire, elle ne lui apporte pas de punch. Le groupe se cantonne dans un folk rock alternatif agréable à écouter mais qui manque un peu de nerfs. Heureusement pour le groupe anglo-américain, on assiste actuellement à un folk revival, notamment en France. La sortie de cet album vient donc à son heure.

« Melting (Into Corners) » est un bon exemple du contenu de cet album. D’abord, les musiciens utilisent des instruments inusités, comme les cloches tibétaines, un peu dans le style de CocoRosie mais la comparaison avec les soeurs Casady s’arrête là. Sur le plan vocal, il est difficile de trouver un équivalent à Anjy Hall : sa voix ne ressemble à celle de personne, sauf peut-être par moments à celle de l’écossaise Maggie Reilly (Mike Oldfield) mais en moins cristallin et en moins dynamique. On peut dire la même chose du style de musique : il est très personnel.

« Hotel Las Vegas » est un morceau très mélodieux mais la très belle voix est un peu mièvre pour susciter l’enthousiasme. C’est dommage car le multi-instrumentiste Chris Gregory sait y faire. Le groupe n’a pas son pareil pour créer une atmosphère douce amère qui recouvre l’album dans son ensemble. « Lean-To Shelter » s’énerve un peu mais pas au point d’inverser la tendance. On l’écoute pourtant avec beaucoup de plaisir. Hélas, il constitue une exception.

Morceau traditionnel arrangé par le duo anglo-américain, « Where Did You Sleep Last Night » retombe dans les travers des premiers titres. C’est court et en plus mal enregistré. La voix sur « Amsterdam » fait penser à … Vanessa Paradis. C’est dire la puissance atteinte par son organe vocal. Pour être intimiste, c’est intimiste. On frise même de peu le confidentiel. Heureusement, il y a « All I Ever Thought About Was You ». La qualité de la mélodie de cette ballade est telle qu’on en oublie le reste. A signaler pourtant la partie jouée à la guitare slide et l’utilisation judicieuse d’une mandoline.

« Forest Road Two » garde le cap par rapport aux titres précédents. La belle voix de Anjy Hall est mieux placée que d’habitude mais elle est parfois monocorde et elle sombre de temps en temps dans la monotonie. Ce n’est pas non plus « Things You Can’t Believe » qui change les choses. Le tempo est lent et le climat général est à la mélancolie. « Waterlogged » introduit une partie plus dynamique et on aurait souhaité qu’elle anime tout l’album.

« A Prophecy Fulfilled » débute comme un morceau de Ennio Morricone mais devient rapidement une ballade folk comme « Blanket Of Stars » qui n’apporte aucune variante. « Sleeping With Your Ghost » dynamise un peu l’ensemble et la voix de la chanteuse se met au diapason mais la nostalgie de « Forest Road One » annihile les vertus du titre précédent. « Heaviness » est un long morceau un peu monocorde qui comporte une belle mélodie, est bien dans la note mélancolique générale et constitue la synthèse parfaite de l’album. Le morceau se termine par le bruit saccadé d’un train qui s’éloigne vers d’autres horizons. On le comprend …

La phrase sybilline qui figure sur le site du groupe décrit bien cette ambiance qui me rappelle les longues soirées d’automne à Fentange, quand les corneilles se rassemblaient par centaines à la tombée du jour sur les arbres qui longent les rives de l’Alzette. Le moindre bruit insolite les faisait s’envoler et croasser toutes ensemble dans un bruit d’ailes impressionnant. « Les corneilles se rassemblent dans les arbres, vêtues de noir pour un enterrement de quelque chose qui n’est pas encore mort ». Cette phrase résume bien le climat nostalgique de l’album.

Album mélancolique un peu monotone mais bien joué à réserver aux longues soirées cafardeuses.

Pays: GB
Scared Crow Records SCR1
Sortie: 2007/07/03

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