GRAVEYARD – Graveyard
Graveyard est un groupe suédois qui prétend rivaliser avec le Cream. Si la production était meilleure, on pourrait encore admettre que la question soit posée mais franchement, en l’état, il n’y a pas photo. Il y a des velléités de concurrencer le super groupe de la fin des sixties mais sans jamais y arriver. Ce n’est pas mauvais pour autant, loin de là.
Graveyard n’est pas un groupe de « hardcore », de « grindcore », de « death » ou de « black metal », ce que son nom et le contenu de la cover photo pourrait suggérer au niveau de la symbolique et du rituel propre à ces genres, même s’ils présentent des différences entre eux. C’est tout au plus du « hard rock » teinté de « rock psychédélique ». La firme parle même de « heavy psychedelic seventies hardrock ». Ce n’est pas totalement faux même si le heavy est de trop. Quant au psychédélisme, c’est un phénomène de mode et il faut s’en accommoder. Presque tout le monde se prétend psychédélique aujourd’hui. C’est parfois vrai.
« Evil Ways » évoque bien le Cream, c’est exact, mais aucun des musiciens n’est égalé en virtuosité par ce groupe qui paraît pourtant très soudé, plein de bonne volonté et qui présente ici un savoir-faire indiscutable. Sur « Thin Line », le chant n’est pas mauvais du tout mais Jack Bruce, c’était encore autre chose. Pour les plus jeunes qui n’ont pas connu le groupe au temps de sa splendeur, ça peut passer mais pour ceux qui ont connu cette époque bénie, il faudra trouver un argument plus probant. Ceci dit, le morceau, très mélodieux, est bien joué.
« Lost In Confusion » n’apporte rien de bien neuf mais constitue un bon exemple de hard rock teinté de psychédélisme. L’excellent « Don’t Take Us For Fools » pourrait s’adresser à la frange flamingante de Belgique (Zut, ça m’a échappé. C’est de l’humour destiné aux francophones de Belgique. Eux seuls peuvent comprendre les dédales de la politique belge. Et encore !). Vraiment excellent, ce titre marqué par un psychédélisme flamboyant.
Plus long, « Blue Soul » est un autre très bon titre mais il est influencé par le blues, celui-ci, comme « Submarine Blues », au demeurant, mais ce dernier est beaucoup plus court et ressemble plus à ce que faisait le Cream. Quant à « As The Years Pass By, The Hours Bend », c’est presque du hard rock mélodique mais il comporte aussi des velléités de comparaison avec le power trio de la fin des sixties. Et là, il tombe un peu court.
Bien joué et bien chanté, « Right Is Wrong » est aussi un hard rock mélodique qui rappelle plutôt les seventies mais le groupe suédois sait aussi faire preuve de personnalité dans l’interprétation. « Satan’s Finest » est le plus mélodique des titres de l’album. A part la voix, on n’est pas très loin de Boston ou de Foreigner.
En résumé, cet album n’apporte rien de bien neuf. Il est assez bien chanté, bien joué mais ne sort pas de la production standard. Par moments, il vous rappellera le Cream et vous rendra nostalgique, tout au plus. Si vous aimez Colour Haze et des groupes comme Kansas, Foreigner, Boston ou Thunder, il vous plaira sûrement. Le groupe suédois mérite en tout cas d’être mieux connu sous nos latitudes.
Pays: SE
Record Heaven / Transubstans Records Trans028
Sortie: 2007/09