CREATURE WITH THE ATOM BRAIN – I Am The Golden Gate Bridge
Formé en 2005, le groupe anversois Creature with the Atom Brain a choisi son nom en souvenir d’un film d’horreur des années cinquante. Sa musique fait penser à Queens of the Stone Age mais elle comporte par moments une composante expérimentale. L’album a été réalisé avec de petits moyens mais il est très bon.
Dans les rangs du groupe, on retrouve Dave Schroyen, le batteur de Millionaire, Jan Wygers, le bassiste, Michiel Van Cleuvenbergen, le guitariste, et Aldo Struyf, le guitariste de Millionaire, qui se charge aussi du chant, des claviers, de la programmation et des compositions.
« The Psychedelic World Of The Creature With The Atom Brain » montre d’emblée des velléités expérimentales et n’a pas son pareil pour camper une atmosphère empreinte de mystère. « 16 Inch Revolver », porté par un rythme lourd, est plus dans la note de Queens of the Stone Age mais avec des samples électro bien choisis pour alléger la recette et la rendre plus digeste. Sur un rythme répétitif qui tend vers l’hypnotisme, « Black Out, New Hit » s’inscrit aussi dans la mouvance du groupe de Josh Homme mais l’élément électronique y est moins présent.
Différent, « Mind Your Own God » est un rock plus classique avec une rythmique performante. Pour les guitaristes, ça en devient presque facile. Leurs riffs alternés, soulignés par des chœurs agressifs, constituent néanmoins les points forts de ce morceau lancinant. « Is That Lady Sniff? » débute en catimini à la guitare acoustique accompagnée de bruitages, bientôt relayée par la guitare électrique. Le thème principal énoncé par la guitare et le rythme lourd imposé par la batterie sont tout simplement irrésistibles. A mi-parcours, la partie parlée introduit une diversion bienvenue.
Plus pop et plus orienté percussions, « Broken Flowers Grow » est différent du reste de l’album mais après la partie chantée en douceur, les guitares agressives introduisent une diversion plus musclée, toujours soutenue par des percussions à caractère tribal. Le crescendo qui suit rappelle le « stoner rock » mais à chaque fois, un break vient introduire un élément perturbant. « Not A Sect » débute sur les chapeaux de roue pour se greffer sur le rythme prépondérant de l’album mais la courte partie chantée y apporte plus de sérénité.
« Blackened Roses, Same Ol’ Doses » est un titre expérimental qui s’inspire néanmoins du contexte général mais lui apporte quelques variantes au niveau du rythme et les guitares jouent une partition plus créative entrecoupée de bruitages et de samples électroniques. « Park My Car Outside The Record Store » renoue avec le « stoner rock » pur et dur mais sur un rythme plus varié agrémenté de quelques breaks.
« Rapeman’s Scalp » part sur un rythme échevelé pour virer ensuite vers un scénario différent. On y retrouve des bruitages et une partie de guitares plus expérimentale puis quelques changements de rythme qui déconstruisent la trame initiale du morceau qui se termine par des percussions pas piquées des vers. Composé par Tim Vanhamel (Millionaire) et Mark Lanegan, « Crawl Like A Dog » est plus dans le style de l’album mais la voix introduit une note de démence et de sauvagerie.
Après cette débauche de folie, « I’m Gonna Roll » apparaît presque calme mais le feu couve sous la cendre et la violence alterne avec les parties plus calmes sur ce titre plus élaboré qui constitue le point d’orgue de l’album. Un blanc assez court introduit le morceau caché qui annonce un changement de ton et apporte un peu plus de variété à cet album de bonne qualité.
Pays: BE
Sacred Love Records / Munich Records MRCD 288
Sortie: 2007/10/15