MAPS – We can create
Derrière Maps se cache James Chapman, originaire de Northampton, ville nichée au cœur de l’Angleterre. Influencé au départ par la brit-pop (Blur, Stone Roses), James Chapman se met à écouter de la musique éléctronique (Boards of Canada, Four Tet). En mélangeant le tout, cela donne des compositions proches de Spiritualized et My Bloody Valentine. Il est ensuite signé par Mute qui lui permet d’aller enregistrer « We Can Create » en Islande, auprès de Valgeir Sigurdsson, producteur ayant collaboré avec Björk, Mum ou Sigur Ros.
Il est vrai qu’à l’écoute de l’album, on a l’impression de se plonger dans les vastes étendues islandaises, tant les titres invoquent les éléments et s’étendent à la tête, au cœur et aux pieds.
Dès le titre d’ouverture « So Low, So High » on est comme happé par la magnificence des arrangements, baigné dans une atmosphère irréelle. Sur « You Don’t Know Your Name », les synthés semblent en équilibre précaire avant de se trouver projetés par la rythmique du refrain.
Sur le très mybloodyvalentinesque « Elouise », les sons de guitares sont triturés, mais la voix de Chapman arrive à se frayer un passage mélodique dans ce chaos sonore. « It will find you » est un single imparable à la fois inquiétant et rassurant, vous laissant l’impression de planer dans l’univers de votre chambre. Sur ce titre, on ressent l’influence de Primal Scream période électro et des premiers Chemical Brothers.
« Glory Verse » est à l’image de son titre une sorte de recueillement où le tumulte des forges éléctroniques est laissé au placard le temps d’un morceau, comme la bande sonore de sportifs au ralenti, évoquant, et c’est un compliment, le Vangelis de l’époque Chariots de Feu, ou encore Mike Oldfield.
Mais vous n’avez encore rien entendu de l’album tant que vos baffles distilleront les effets de guitare/harpe sur « Liquid Sugar » rattrapés en fin de morceau par une boucle de batterie faisant du morceau une des perles de cet album.
Fait rare: le soin apporté à chaque morceau fait de tous les titres de cet album des hits potentiels : « Don’t Fear » démarre sur un chant mais se transforme tout au long de ses 6 minutes en un morceau grandiose porté par des boucles rythmiques et un piano céleste.
Pour conclure, souhaitons à cet album tout le succès commercial qu’il mérite. Mais au fond de nous, ne préfererions-nous pas garder ces « cartes » étalées devant nous comme les itinéraires secrets menant à des territoires qu’on préfère cacher au grand public?
Pays: GB
Mute / Labels / EMI B000NA2UG4
Sortie: 2007/05/14