SYKES, Jesse & THE SWEET HEREAFTER – Like Love Lust & The Open Halls Of The Soul
La chanteuse et guitariste américaine Jesse Sykes nous propose déjà son troisième album. En 1998, elle a rencontré le guitariste Phil Wandscher (ex-Whiskeytown) avec lequel elle fonde The Sweet Hereafter. Le premier opus s’intitulait « Reckless Burning ». Il est sorti en 2002. Ensuite il y a eu « Oh, My Girl » en 2004. Cette fois, elle s’éloigne des standards américains de ses débuts.
Ce qui frappe d’emblée chez Jesse Sykes, c’est sa voix d’écorchée vive qui la fait ressembler à Marianne Faithfull. Comment ne pas faire le rapprochement quand on écoute « Eisenhower Moon » ? Cette voix particulière la rend envoûtante et donne un cachet particulier à cet opus intimiste, très folk mais aussi à l’ambiance sombre et mélancolique.
« LLL » confirme cette direction tout en étant très rock avec des tons bluesy. « You Might Walk Away » se montre plus carré et plus pop. Son format convient bien pour les radios sur lesquelles on ne devrait tarder à le retrouver d’autant plus que la voix s’y montre plus accessible.
Mais c’est sans aucun doute quand elle chante telle une écorchée vive qu’on l’aime. Ses tons mélancoliques émerveillent alors. Un autre bel exemple est « The Air Is Thin » avec ses cuivres cultivant le mystère ambiant. « Spectral Beings » alterne arrangements dépouillés et fouillés quand le chant laisse plus de place à la musique. Nous voilà captivé par l’ambiance envoûtante.
Sur « How Will We Know », elle nous offre un chant lancinant durant les couplets. La guitare de Phil Wandscher brille par des notes bien senties, à la réverb imposante, juste là où il faut alors que le batteur imprime un rythme lent presque hypnotique. « Hard Not To Believe » se veut lent, très lent, tout en imprimant un rythme pesant. Le ton est dur proche de la désillusion. C’est comme cela qu’elle nous captive.
Le très dépouillé « Aftermath » met principalement en avant un chant imprégné de tristesse. Les cuivres augmentent encore cette impression. « Station Grey » fait plus ballade classique avec ses choeurs mais se termine de façon bien rock. Sans doute un bon single. « I Like The Sound » prend des couleurs sixties, un rythme très groovy et une voix entre douceur et déchirure. Une Faithfull des années 70.
« Morning It Comes » a un côté musical proche d’un Johnny Cash. Bien sûr la voix n’est pas la même mais elle la vaut bien. Les vibrations de Sykes ont le don de captiver l’audience. Enfin, « The Open Halls Of The Soul » termine l’opus avec un titre qui a tout d’un Norah Jones avec la voix de Marianne Faithfull.
Avec ce troisième album, Jesse Sykes & The Sweet Hereafter nous offre un opus captivant de bout en bout. On aime sa voix à la Faithfull et ses chansons qui nous baignent de mélancolie. A découvrir absolument !
Pays: US
Fargo Records
Sortie: 2007/01/22