DERRINGER, Rick – Live at Cheney Hall (DVD)
Enregistré avec peu de moyens, semble-t-il, ce DVD est statique au possible. Il y a tout juste trois ou quatre angles de prise de vue (en plongée surtout, en contre-plongée de temps en temps, vue de face) mais un manque de dynamisme évident. C’est vrai pour la prise de vue, ce l’est aussi pour la présence scénique des musiciens. A aucun moment, le trio ne parvient à sortir le public de sa torpeur. Ce doit être ça l’Amérique profonde, endormie et inerte, celle qui vote pour George W. L’attitude du public affecte évidemment le résultat final au point de nuire à l’intérêt de ce spectacle mais les capacités musicales de Rick Derringer et de ses partenaires ne sont pas en cause.
Le guitariste et chanteur Richard Zehringer, c’est son vrai nom, a d’abord joué avec les McCoys, un groupe de bubblegum music, avec qui il a connu son plus grand succès : « Hang On Sloopy ». Il a été repéré par le grand Johnny Winter himself, au temps de sa splendeur, au début des années septante. Il a aussi joué avec son frère, Edgar Winter, puis avec Tim Bogert et Carmine Appice. Ce n’est pas donné à tout le monde. Rick Derringer est aussi devenu producteur. Son bassiste et choriste, Bruno Waibel, a accompagné Stevie Ray Vaughan. Ce n’est pas donné à tout le monde non plus mais il est mort peu après, en 2003. Sur ce DVD, il a le mérite de tenter de dynamiser ses partenaires. Quant au batteur et choriste, Tom Curiale, s’il ne peut s’enorgueillir d’aucune participation prestigieuse, il n’en est pas moins un batteur très efficace.
Répétons-le, ce ne sont donc pas leurs capacités musicales qui sont en cause mais leur façon de se présenter en scène. En disant qu’elle date un peu, on utilise un sacré euphémisme. C’est seulement vers la fin que ça s’énerve un peu. Le pauvre Rick Derringer transpire et on peut se demander comment il fait. Son introduction kilométrique de « Hang on Sloopy », numéro un des charts devant « Yesterday » des Beatles, a quelque chose de pathétique. Mais passons …
Sur le plan musical, la plupart des titres principaux de sa carrière sont repris. « Real American » est le meilleur. « Rhapsody in Red » comporte trois parties : « Waltz of the Flames », « Ruby in the Rocks » et « Crimson Chariot ». Il y étale sa dextérité au dessus de la moyenne. « Hang on Sloopy » et « Rock and Roll Hoochie Koo », les principaux succès, viennent à la fin. En bonus, on a droit à une interview de Derringer. Elle est informelle et dure plus ou moins un quart d’heure. En résumé, si vous aimez garder un souvenir visuel de ces artistes, c’est un choix qui se justifie. Sinon, achetez le CD. Le DVD ne vous apportera rien de plus, au contraire. C’est tout ce qu’il y a à dire de ce DVD dispensable sauf pour les fans inconditionnels.
Les titres :
- « Don’t Stop Loving Me »
- « Guitars and Woman »
- « Still Alive and Well »
- « Coming Home »
- « Real American »
- « Dawn of Love »
- « Listen to the Lord »
- « Turn on the Light »
- « Band Introductions »
- « Rhapsody in Red »
- « Jump, Jump, Jump »
- « Hang on Sloopy »
- « Rock and Roll Hoochie Koo »
- « Interview Bonus »
Pays: US
Provogue / Mascot Records PRDVD 7198 7
Sortie: 2006/07/31