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BRAKES – Give Blood

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Alors que je commence franchement à avoir du mal à digérer tous ces nouveaux groupes anglais qu’on nous présente chaque fois comme étant le meilleur, il y a de temps en temps un extra-terrestre qui se démarque vraiment du lot, qui sent moins le réchauffé que ses concurrents, qui a ce je-ne-sais-quoi d’excitant en plus. Parce que, finalement, Brakes (sans « the », un peu comme Editors…), ça n’a pas l’air à priori de sortir spécialement du chemin tracé. Mais, une fois le single « All Night Disco Party » dans les tympans, difficile de pas être immédiatement séduit, voire conquis. C’est dansant, c’est déjanté, c’est un pur moment de rock’n’roll. Et quand « Give Blood » arrive sur la platine, c’est la claque totale, une demi-heure de bonheur non-stop. A rejouer 5 fois de suite sans même oser penser à s’en lasser…

Et sur cette demi-heure, en seize chansons, Brakes brasse un paquet d’influences, sans jamais perdre le grain de folie qui leur est propre. On pense d’emblée aux Pixies: il y a cette voix déstructurée à la Frank Black, et puis cette deuxième guitare souvent sortie d’on ne sait où, à la Joey Santiago. Et puis la même urgence dans les chansons, une urgence punk qui mène les morceaux droit au but, sans détours, complications ou démonstrations inutiles. Et tant pis si la majorité des chansons a du mal à dépasser les deux minutes au compteur. C’est direct, c’est franc. Et puis il n’y a qu’à rejouer la chanson trois fois de suite si ça ne convient pas. En allant parfois jusqu’à l’extrême, comme sur ce « Cheney », qui en dix secondes dit le principal: « Cheney, Cheney, Cheney, Cheney, (…), don’t be such a dick! ». Point barre. Ou cet hilarant « Hi How Are You »Eamon Hamilton joue le gars exaspéré par les babillages de ses voisins dans un public de concert. « Won’t you shut the fuck up, I’m just tryin’ to watch the band! ».

J’aimerais bien pouvoir décortiquer le pourquoi du comment de l’impact qu’a sur moi Brakes. Bien sûr, j’ai été plus ou moins mattraqué par « All Night Disco Party » sur Pure FM -merci, d’ailleurs… Bien sûr, les musiciens ont tous déjà un plus ou moins long chemin derrière eux, puisque le groupe est principalement formé sur les cendres d’Electric Soft Parade et de British Sea Power, ce n’est donc pas vraiment un autre « nouveau groupe » avec toutes les qualités et les défauts que ça implique. Bien sûr, il y a cette authenticité rock’n’roll qui les pousse à s’enregistrer sur matériel vintage (il n’y a qu’à écouter le static noise entre chaque morceaux…). Ah oui, il y a aussi bien sûr cette pochette splendide de sobriété. Mais qu’un disque s’avale aussi facilement que ça, ça tient du miracle. S’écoute et réécoute sans jamais arriver à l’épuisement. Même les titres un peu country (« NY Pie », « Jackson ») font mouche, alors que je suis loin d’être prédestiné à aimer la country. En fait, pas un seul à jeter. Ou plutôt: seize perles de premier choix, rien de moins. Alors quoi? Des messages subliminaux, peut-être? Un revolver posé sur ma tempe alors que je rédige cette chronique? Croque monsieur, croque madame? Euh, à priori, non, rien du tout…

Alors, oui, n’ayant pas d’explication rationnelle (et c’est mieux), je vais être obligé de jouer le prophète énervant qui veut faire passer ses idées à tout prix. Oui, « Give Blood » est incontournable. Si vous n’êtes pas encore convaincu de foncer chez votre disquaire, allez faire un tour sur le site de Brakes, la vidéo génialement malsaine de « Ring A Ding Ding » devrait suffire. Ou pas. Dans ce cas-là, lapidez-moi, ça me fera plaisir. En attendant, moi, je me le remets encore une fois…

Au fait, Brakes seront au Witloof Bar du Botanique le 13 janvier 2006… Qu’est-ce que vous attendez pour réserver vos places?

Pays: GB
Rough Trade RTRADCD228
Sortie: 2005/09/13

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