SHOUT OUT LOUDS – Howl Howl Gaff Gaff

Le groupe suédois Luca Brasi a dû modifier son nom, déjà réservé, et a pris celui de Shout Out Louds. Il est composé de 5 personnes : Adam Olenius (chant, guitares), Carl von Arbin (guitares) et Ted Malmros (basse), les membres fondateurs, auxquels sont venus s’ajouter Bebban Stenborg, la fille (claviers, choeurs) et Eric Edman (batterie).

Martelé par la batterie de Eric Edman, « The Comeback » est un morceau pop rock agréable, sans plus. C’est au niveau de la composition que le bât blesse. Par contre, la voix de Adam Olenius sauve la mise sur « Very Loud ». La rythmique tient plus des roulements de tambour que du jeu de batterie proprement dit sur une mélodie très accrocheuse. Excellent titre.

L’usage des maracas sur « Oh, Sweetheart » rappelle un peu les premiers Stones mais la comparaison s’arrête là. C’est trop mièvre pour avoir été fait par les pierres qui roulent. « A Track And A Train » commence par un toy piano, dirait-on. La batterie vient le relayer pour imprimer une version sautillante à ce titre primesautier sans prise de tête dont le rythme rappelle par moments New Order.

Le piano, un vrai, celui-là, tient les premiers rôles sur « Go Sadness », une ballade triste à mourir. Le rythme lent n’arrange rien mais on atteint parfois des îlots de beauté inattendus. « Please Please Please » est un pop rock guilleret agréable à écouter. On y parle pourtant d’une fille qui tarde à rentrer. Le batteur est excellent et il y a un peu de Johnny Marr dans la façon de jouer de la guitare. Par contre, les cordes n’ajoutent rien de bien spécial et, sans vouloir jouer les rabat-joie, ça sent le remplissage.

« 100 ° » est un morceau pop amusant, sans plus. On sent le titre fabriqué pour les besoins de la cause et l’inspiration n’est jamais présente. « There’s Nothing » est plus pompeux et n’apporte rien de bien neuf. Là aussi, ça sent le produit fabriqué sur mesure, comme le titre de l’album.

« Hurry Up Let’s Go » est nettement plus enlevé et le groupe semble plus à l’aise sur ce titre punk qui s’ignore. « Shut your Eyes » est également très enjoué et ma foi fort supportable. De nouveau, le morceau convient mieux au groupe et ça s’entend. Le très long « Seagull » comporte aussi l’un ou l’autre passage sautillant avec la batterie jouée à contretemps. La voix est un peu faiblarde mais la flûte compense ce passage assez difficile. Ici aussi, le groupe ne semble pas avoir les moyens de ses ambitions. La bonne volonté est bien présente mais ne suffit pas. Pour faire bonne mesure, on a droit à un blanc qui, heureusement, n’est pas long. Un titre caché très agréable récompense les plus patients.

Album inégal au titre fabriqué qui sent le marketing mais qui, peut-être, pourrait satisfaire les amateurs de pop rock peu exigeants.

Pays: SE
Capitol / EMI 0946 3 40570 2 8
Sortie: 2005/10/03